Rapports 2014-2015 du VGAL épinglant plusieurs cadres de l’administration ; engrais frelatés avec un fort soupçon de pot de vin ; achats de l’avion présidentiel et des équipements militaires entraînant le gel de la coopération entre le Mali et les bailleurs de fonds, l’addition semble se corser pour le premier magistrat. IBK est aujourd’hui entre le marteau de ses milliers de soutien qui ont cru et qui continuent de croire en lui pour endiguer les maux dont ils souffrent et l’enclume des bailleurs de fonds qui attendent toujours l’assainissement de l’environnement des affaires comme en Côte d’ivoire pour venir investir au Mali.
Adoptée le jeudi 15 mai 2014 par les députés à 127% de voix pour, zéro contre et zéro abstention, la loi contre l’enrichissement illicite et la délinquance financière a plus d’un an et le peuple attend toujours les retombées surtout face à des actes avérés de corruption et de délinquance financière et à la veille du remaniement ministériel où le peuple attend de ses dirigeants une déclaration des biens. Que dit en substance cette loi : Cette loi définit l’enrichissement illicite comme «l’augmentation substantielle du patrimoine de toute personne que celle-ci ne peut justifier par rapport à ses revenus légitimes ou un train de vie mené par cette personne sans rapport avec ses revenus légitimes ».
La loi contre l’enrichissement illicite et la délinquance financière qui a été adoptée à l’unanimité des députés présents met l’accent sur la déclaration des biens des élus nationaux, régionaux, communaux et tous les cadres de l’administration qui ont un pouvoir de décision. Elle insiste aussi, sur la répression.
Cette loi énumère en son article 9, les personnes désormais assujetties à la déclaration de leurs biens. Il s’agit des présidents et chefs des institutions de la République, les ministres et personnes ayant rang de ministres, le Vérificateur général, le Médiateur de la République, les membres de l’office central de lutte contre l’enrichissement illicite (qui sera créé), les présidents de conseil d’administration des organismes personnalisés, les Gouverneurs, Ambassadeurs et Consuls généraux, les Préfets et Sous-préfets, les élus nationaux, régionaux et locaux, les directeurs nationaux ou généraux des services et entreprises publics, les Directeurs des finances et du matériel des départements ministériels et des institutions de la républiques, les secrétaires généraux des départements ministériels, les chefs de juridiction et de parquet, les magistrats du siège et du parquet.
A cette longue liste s’ajoutent les Chefs d’Etat-major, directeurs nationaux, chefs des services centraux et assimilés de l’armée, de la gendarmerie, de la police et de la garde nationales. Mais aussi les directeurs régionaux des impôts, du trésor, des finances et des services rattachés, les directeurs régionaux des douanes, les régisseurs, les Directeurs régionaux du commerce et de la concurrence, les Directeurs régionaux des domaines et du cadastre, le conservateur des domaines et du cadastre,. A ce jour quels sont ceux parmi nos dirigeants qui ont déclaré leurs biens ?
IBK, dont la lutte contre la corruption et la délinquance financière a figuré en bonne place dans son programme de campagne, est attendu pour sanctionner les cas avérés de corruption et de laxisme dans les dossiers d’engrais frelatés d’abord sur le plan administratif et ensuite transmettre à la justice les dossiers avec des fortes recommandations en tant que premier magistrat, pour qu’une suite exemplaire puisse être donnée aux destructeurs de nos terres déjà arides. En faisant cela il aurait appliqué un des principes indispensables pour la bonne gouvernance et dans le cas contraire il serait complice des malfrats de la République.
Alors vivement l’application de la loi contre l’enrichement illicite et la délinquance financière au grand bonheur du peuple Malien. Ou tout simplement pour « l’honneur du Mali et le bonheur des maliens »
Youssouf Sissoko