Celui que le Parena a appellé à la démission, et qui dirige le bureau de l’Union des coopératives, le Gie d’attribution des marchés d’engrais, ainsi que la puissante Apcam, en l’occurrence Bakary Togola, préside à la destinée des paysans maliens depuis 2007 pour un mandat de trois ans renouvelable une seule fois. Ce n’est pas sans contestation de la part d’un « Collectif pour la défense de la bonne gouvernance au sein de l’UN-SCPC » qui estime que les deux mandats successifs de Bakary Togola ont pris fin en 2013.
Ce Collectif, conteste la légitimité de Bakary Togola à la tête du Syndicat au regard de l’acte uniforme de l’OHADA et des statuts de leur l’Union. Le Parena qui n’est pas indifférent aux questions nationales a, au nom de la démocratie, recommandé la démission de Bocary Tréta, ministre du développement rural et de Bakary Togola, président du GIE et du syndicat des cotonniers. Cette crise de « l’engrais frelaté » est un nouveau scandale de la gouvernance IBK.
Elle survient après le scandale du deuxième avion présidentiel, celui des matériels et fournitures destinées à l’armée et de nombreuses autres dérives. Si les deux premiers scandales de l’ère IBK ont été couverts par le Président, au point que jusqu’à ce jour, le peuple malien ignore tout de cet avion : combien a effectivement coûté le Boeing 737, qui en est le véritable propriétaire, quels sont les actionnaires de Mali BBJ, la société créée à la Vallée aux Antilles britanniques par le gouvernement du Mali pour exploiter l’avion du Mali ?
Et qu’en sera-t-il de cet ultime scandale de l’engrais frelaté? Le peuple saura très vite si le président de la République est capable de punir les auteurs de ce nouveau scandale, s’il va encourager la violation des textes de l’OHADA ou s’il va faire comme lors des scandales de l’avion présidentiel et des commandes de fournitures destinées à l’armée.
Bravo au Parena qui a su trainer Bakary Togola pour lui tenir un langage de vérité en face. D’avoir traduit un Mémorandum d’une dizaine de page en bamanan par un orateur talentueux, Daniel Dembélé. Et aussi d’avoir recommandé une enquête impartiale sur cette « sordide affaire de l’engrais frelaté ».
Aguibou Sogodogo