Nord du Mali : Jusqu’où la menace Iyad ?

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Publié le lundi 6 juillet 2015 | L’aube

© Autre presse
Iyad Ag Ghali

Iyad Ag Ghaly, parrain de la rébellion au nord du Mali, vient de revendiquer deux attaques, respectivement perpétrées à Nara et à Fakola (Sikasso).

La réapparition de Iyad au devant de la scène, intervient après la signature de l’accord de paix entre le gouvernement malien et les rebelles de Kidal.

Pourquoi le chef de la rébellion fait-il parler de lui maintenant ? Jusqu’où peut-il représenter une menace pour l’accord ? Une paix est-elle possible sans l’adhésion de cet homme ? Des questions se posent.

Instigateur de la rébellion, Iyad Ag Ghaly fait de nouveau parler de lui. Il vient, en effet, de revendiquer deux attaques à l’ouest et au sud du Mali. C’est dire que Iyad étend ses opérations à d’autres zones géographiques du Mali.

Question : est ce là un changement de stratégie ou une simple diversion de la part de ce rebelle qui, depuis 1990, limitait sa guerre à la région de Kidal ?

Pour l’instant, il est difficile d’y apporter une réponse.

Iyad a toujours été imprévisible. La seule certitude pour le moment est qu’il se démarque d’une solution négociée, plus précisément de l’accord signé entre le gouvernement et les mouvements rebelles de Kidal. Or, Iyad Ag Ghaly est le parrain de ces bandits armés qui prennent en otage la République.

Plus qu’un parrain, Iyad est devenu le grand manitou à Kidal. Il y contrôle tout et dicte sa loi à tous. La preuve ? Le mouvement HCUA (Haut conseil pour l’unicité de l’Azawad) n’est qu’une copie du mouvement Ansar Dine que dirige Iyad. Dès lors, l’on comprend aisément tout le poids politique et même militaire de ce personnage qui n’a d’autre vie que la rébellion.

Par l’entremise du HCUA, Iyad est bel bien présent dans le processus politique en cours. Cependant, ce terroriste n’est pas homme à accepter des compromis et à se conformer à des accords. D’ailleurs, il n’a jamais voulu d’un règlement politique de la rébellion. Iyad a toujours prôné la violence.

Que veut donc Iyad en ce moment ? A-t-il des revendications précises ? Tient-il toujours à la création de son Etat islamique qui engloberait toutes les régions du nord ? Ou encore Iyad Ag Ghaly a-t-il l’intention de saboter simplement le processus de paix ? Autant d’interrogations qui se posent après les récentes attaques. Pour l’instant, la menace réelle…. Iyad fait désormais planer le spectre de la violence sur tout le pays. Et l’homme est capable des pires folies. Il a été, en janvier 2013, l’instigateur de l’attaque de Konna. A l’époque, il planifiait de prendre Bamako, pour finalement proclamer la «République Islamique du Mali». En vue de concrétiser son projet, Iyad comptait sur le soutien de religieux locaux de la capitale. .

Après l’intervention française, qui a mis en échec son plan diabolique, le djihadiste avait miraculeusement disparu. Mais, depuis quelque temps, il est réapparu à Kidal. Là, il nargue les forces françaises et celles de la Minusma. Pour certains, Iyad bénéficierait même d’une certaine «immunité», à cause du rôle qu’il aurait joué dans la libération des otages d’Areva, l’année dernière. Là, c’est une autre histoire !

C. H. S.