La récente sortie médiatique d’un responsable de la rébellion, qui a affirmé sans ambages que l’accord prévoit l’entrée dans le gouvernement des membres des groupes armés de Kidal, suscite beaucoup de réactions à Bamako. Surtout que ledit responsable a ajouté expressément les éventuels postes qu’ils veulent obtenir. Il s’agit des ministères de la Défense, de la Sécurité et des Affaires étrangères. Le choix de ces départements est loin d’être fortuit. Ce sont des départements stratégiques. Alors des questions se posent : l’accord prévoit-il effectivement que la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) occupe ces ministères ? Y a-t-il des clauses de l’accord qui sont cachées aux Maliens ?
Mais l’opinion s’interroge surtout sur l’attitude qu’adoptera le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, face à ces nouvelles exigences des rebelles ? Va-t-il (encore) céder ? Le vieux, suffisamment trimballé par les rebelles, le sera-t-il encore ? Rien n’est moins sûr. Depuis le début des négociations, les groupes armés ont presque tout obtenu à coup de menaces, de chantages et surtout de pressions. Car, ils sont conscients qu’en face, le pouvoir n’a aucune capacité ni de résistance, ni de réaction. Ils savent surtout que le vieux n’a d’autres soucis que de sauver la face après avoir subi de multiples déboires à l’intérieur et à l’extérieur du pays, depuis son élection à la présidence de la République.
Gouvernement (1) : Des ministres priés de rester à Bamako
Enfin de semaine dernière, un véritable branlebas était perceptible au sommet de l’Etat. Et pour cause. Le chef de l’Etat aurait demandé à tous les ministres de rester sur place à Bamako. Aussi, les membres de l’équipe gouvernementale, qui étaient à l’étranger, auraient été sommés de regagner daredare le bercail.
Pourquoi ce « rappel de troupes » ? La rumeur a vite enflé dans la capitale. Et c’est sur fond d’interrogations et d’anxiété que s’est tenu le dernier conseil des ministres, le vendredi dernier.
La redaction