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Augmentation de la production agricole au Mali : La chaux, la solution miracle pour corriger l’acidité des sols
Publié le mardi 7 juillet 2015  |  Le Prétoire
Ségou:Moussa
© Autre presse par DR
Ségou:Moussa MARA s`est rendu à l`Office du Niger




On se casse la tête à expérimenter des fertilisants, à importer des intrants agricoles que le contribuable malien se saigne à subventionner à coût de milliards de francs, et on oublie que l’augmentation du rendement de nos sols passe forcément par un élément qui parait anodin : « la chaux ». Aujourd’hui, les experts sont unanimes qu’elle reste le fertilisant le plus efficace à cause de l’acidité avancée de nos sols.

En agriculture, la pratique de l’amendement sol par la chaux est connue depuis l’époque romaine, donc depuis plus de 2000 ans. Elle permet la correction de l’acidité, mais aussi l’amélioration des propriétés physiques du sol (structure, comportement hydrodynamique…). Cette pratique avec le calcaire broyé est très courante dans les agricultures européennes.

Le Mali est un pays dont l’économie est avant tout agricole. Plus de 80% de la population active travaille dans un secteur qui représente aujourd’hui plus de 44% du PIB. Mais la production agricole est faible, souffrant à la fois d’un manque d’infrastructures en milieu rural, de rendement trop lié aux variations climatiques et au potentiel hydrogène (acidité) des sols. Les autorités maliennes commencent à se rendre compte de ce dernier aspect qui sape tous les efforts pour améliorer le rendement des sols. C’est pourquoi elles ont décidé de se tourner vers le chaulage des sols par les roches calcaires (chaux vive, dolomie).

Récemment, le ministre du Développement rural a manqué d’éclairer la lanterne du peuple sur ce dossier, lorsqu’il fut interpellé par l’honorable Oumar Mariko sur la passation de marché de 17 000 tonnes de chaux avec la société Stone-SA. Le député demandait à quoi sert cette chaux. Doutant de son efficacité, il ajoutera, ironiquement, « ou si c’est une manière de combler le déficit laissé par les engrais dit hors norme, et qui font débat dans notre pays ». Mariko lui a également demandé si l’utilisation de la chaux a déjà fait l’objet de test. Où et pendant combien de temps ? Il a aussi demandé les résultats de ce test.

Sur ce, le Ministre Bocari Tréta a répondu que «face au phénomène de stagnation, voire de régression des rendements du coton, il a été jugé opportun de mener des analyses des sols afin de mieux cerner les causes. Le taux d’acidité élevé a été révélé dans le bassin cotonnier comme l’une des causes potentielles. Pour y remédier, l’utilisation de la chaux s’avère être une technique très efficace. En effet, la chaux sert à corriger l’acidité des sols. Un sol est dit acide quand son potentiel Hydrogène (pH) est inférieur à 7 et un sol est dit basique quand le pH est supérieur à 7. L’application de la chaux améliore la teneur en calcium et en magnésium du sol. Cet apport d’éléments calciques et magnésiens favorise l’absorption des engrais par les plantes, entraînant ainsi l’augmentation des rendements, tout en améliorant la structure et la stabilité du sol. Le chaulage sert à corriger l’acidité du sol afin de permettre une meilleure efficacité et une efficience de l’apport des engrais, à travers le renforcement de la capacité d’absorption des éléments nutritifs par les plantes ».

«Les tests ont commencé en 1980 et des tests d’incubation conduits en 2013»

Et le Ministre de poursuivre : «Les expérimentations sur la chaux ont commencé vers les années 1980 sur le mil. Elles se sont poursuivies au cours des années 2000 sur l’arachide et viennent de démarrer en 2014 sur le coton et le maïs ».

Aussi est-il important de savoir que rien qu’en utilisant la chaux, on a une augmentation moyenne de 50%/ha. C’est-à-dire un paysan qui a une tonne à l’hectare du coton grâce au chaulage, il peut avoir 1,5t/ha.

Stone.SA, le leader de la chaux en Afrique de l’Ouest

Pour ce qui est du contrat passé avec l’usine Stone pour 17 000 tonnes de chaux, le Ministre Tréta est formel : ce contrat a été signé en vertu des pouvoirs que confèrent au Président du GIE UN-Scpc/Cmdt/Ohvn l’Acte Uniforme de l’Ohada relatif aux sociétés commerciales et au Groupements d’intérêt Economique (GIE), l’acte de création du GIE et le cahier de charges de passation des marchés des engrais. Cela pour des raisons qui sont très simples à comprendre.

Mieux pour le chaulage des sols, on avait donné 56 000 tonnes à Toguna de gré à gré, qui a livré moins de 20 000 tonnes. Et un autre marché de dolomie a été donné à une autre société qui n’a malheureusement pas pu livrer la totalité. C’est là où, le GIE s’est tourné vers Stone en faisant une visite à l’usine pour s’assurer de la capacité de production de Stone. Raison pour laquelle le contrat dit de gré à gré a été signé avec Stone.

La société, en plus de s’imposer incontestablement comme le n°1 du carreaux dans notre pays et dans la sous-région, est en train de lancer la plus grande usine de fabrication de chaux en Afrique de l’Ouest avec l’inauguration très prochaine de l’usine. C’est tous ces facteurs combinés qui lui permettent de remporter le contrat auquel l’honorable Mariko fait allusion. Les besoins nationaux en chaux s’élèvent à 1 million de tonnes par an. La tonne est vendue sur le marché à 300 000 F Cfa sans le transport sur le site plus 25 000 Francs le transport revient donc à 325 000 F Cfa comparé au prix de Stone livré sur le site à 250 000 F Cfa. D’où une économie de près de 275 000 000 millions de F Cfa pour le GIE mis en place par les autorités. Qui dit mieux ? Ainsi, le paysan gagne 75 000 F Cfa et on n’a pas besoin de parler dans ce cas de préférence nationale car les prix et la qualité du produit s’imposent de fait.

La chaux produite par Stone a été testée et approuvée par les services spécialisés. Aujourd’hui, au Mali, Stones envisage de mettre sa production de chaux à profit pour corriger des sols agricoles et maraichers. Question d’améliorer le rendement des cultures tant sur le plan national que sous-régional.

Ainsi avec cette nouvelle prise de conscience des autorités par rapport au chaulage, il faut croire que notre agriculture va rentrer dans une nouvelle dynamique d’amélioration de la production agricole, surtout en ce moment où la qualité des intrants utilisés fait couler beaucoup d’encre et de salive. Une chose est sûre, l’usine Stone est bien partie pour s’imposer comme le leader incontesté de la production de la chaux au Mali et dans la sous-région. De ce fait, elle devient un acteur incontournable du monde agricole.

Harber MAIGA
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