Lors de la séance plénière de l'Assemblée Nationale, le vendredi 3 juillet, l'examen du texte autorisant la ratification du traité de coopération militaire en matière de défense entre le Mali et la France a été émaillé par bien de suspicions des députés. Pour rassurer les uns et les autres, le ministre de la Défense, Tiéman Hubert Coulibaly et le président de la Commission défense de l'Assemblée Nationale, l'honorable Karim Kéita ont souligné que le Mali ne cédera aucune base à aucune puissance.
C’est suite à des craintes exprimées par plusieurs députés de voir le pays envahi pendant longtemps par des troupes militaires de pays étrangers que le ministre de la Défense et des anciens combattants, Tiéman Hubert Coulibaly, a tenu à rassurer l’opinion.
En effet, le député demandait si la présence de forces étrangères, dans le cadre du processus actuel de sortie de crise, va entraîner » la cession de bases maliennes « .
Et le ministre de la Défense d’être catégorique : « Aucune base malienne ne sera cédée. Soyez en rassurés « , a-t-il martelé. Avant d’expliquer que la coopération en matière de défense requiert des appuis divers comme à Tessalit ; mais cela ne signifie aucunement que le Mali sera occupé par des forces étrangères sans que l’armée nationale n’en tire profit par rapport à ses besoins en formation et équipement.
Concourir à une paix et une sécurité durables
Pour le ministre et le président de la Commission Défense, l’honorable Karim Kéita, le traité de coopération en matière de défense entre le Mali et la France vise à concourir à une paix et une sécurité durables. Il est compatible avec les engagements de chaque Etat et s’inscrit dans le cadre du partenariat stratégique entre l’Afrique et l’Union Européenne.
Ce qui n’empêchera pas certains députés de dire que » la France vise également des intérêts géostratégiques, notamment la convoitise constante de la base de Tessalit, depuis les premières années post-indépendance « . Et des élus membres de la Commission défense d’ajouter que Tessalit est aussi convoité par les USA pour maintenir un contrôle sur la zone sahélienne sur fond de lutte anti-terroriste.
Pour le ministre Tiéman Hubert Coulibaly, ce partenariat militaire avec la France est un passage obligé pour le Mali, vu l’état actuel de nos forces armées et de sécurité. Celles-ci ne sont malheureusement pas en mesure d’assurer, à elles seules, leurs fonctions régaliennes.
Débat fructueux
Et le Rapporteur de la Commission Défense, l’honorable Yaya Sangaré de compléter que cette incapacité s’est illustrée, en janvier 2012, par l’invasion des groupes armés terroristes face auxquels le Mali a dû faire à la France.
Avant de conclure que ce traité est indispensable et même incontournable, car il permettra, dans une coopération militaire renforcée avec la puissance française, dans un intérêt mutuel, d’assurer la défense du vaste territoire national, la sécurité des populations prises en otage par les groupes armés rebelles et terroristes et de baliser le chemin d’une paix durable, profitable à tous.
Après un débat assez fructueux entre le ministre Tiéman Hubert Coulibaly et les élus de la nation sur les voies et moyens de renforcer les capacités de la grande muette du Mali, dans le cadre de la mise en œuvre de la loi d’orientation et de programmation militaire, le texte a été voté à l’unanimité de 132 voix pour.
Bruno SEGBEDJI