NEW YORK (Nations unies) -- Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné mardi l'arrestation du Premier ministre malien Cheick Modibo Diarra par les forces armées du pays, qui a conduit à la démission du gouvernement de ce pays d'Afrique de l'Ouest.
« Les membres du Conseil de sécurité affirment leur volonté d' envisager des mesures appropriées, y compris des sanctions ciblées,contre ceux qui empêcheraient la restauration de l'ordre constitutionnel, ou qui prennent des mesures sapant la stabilité du Mali », a indiqué un communiqué de presse publié par cet organe de 15 membres.
M. Diarra, Premier ministre du gouvernement de transition malien, a annoncé sa démission et dissout le cabinet tôt mardi, plusieurs heures après son arrestation par des troupes soutenant l'ex-meneur de coup d'État Amadou Sanogo.
Le Conseil de sécurité a souligné qu'un tel événement était contraire aux appels exprimés de manière répétée dans ses résolutions antérieures à un arrêt des ingérences des forces armées du Mali dans le travail des autorités de transition du pays.
Dans un communiqué de son porte-parole, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon s'est dit préoccupé par les circonstances qui ont conduit à la démission du Premier ministre malien Cheick Modibo Diarra.
« Le secrétaire général appelle à nouveau à la cessation des ingérences militaires dans la politique, et appelle les dirigeants maliens à résoudre tout problème éventuel de manière pacifique », indique le communiqué.
Dans son communiqué, le Conseil a également réitéré son soutien au travail du président intérimaire du Mali, Dioncounda Traore, « conformément avec l'accord cadre du 6 avril 2012 conclu sous l'égide de la CEDEAO », appelant M. Traore à désigner rapidement un nouveau gouvernement d'unité nationale.
« Les membres du Conseil de sécurité appellent les autorités de transition du Mali à accélérer l'établissement d'une feuille de route pour la transition, par un dialogue politique large et ouvert, à restaurer pleinement l'ordre constitutionnel et l'unité nationale, y compris en organisant des élections pacifiques, ouvertes et crédibles dès que possible », a déclaré le communiqué.
De plus, le conseil de sécurité a souligné son engagement à autoriser aussi vite que possible le déploiement d'une mission internationale de soutien au Mali, sous direction africaine.
M. Diarra, Premier ministre intérimaire depuis le mois d' avril, avait appelé à une intervention militaire internationale dans le Nord-Mali, envahi par des rebelles regroupant des séparatistes et des groupes affiliés à Al-Qaïda.
On ignore encore si sa démission affectera le processus d' intervention militaire prévu dans le nord du Mali.
La Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest ( CEDEAO), dont le Mali est membre, a soumis le mois dernier à l' approbation du Conseil de sécurité de l'ONU un plan détaillé dans la perspective de déployer plus de 3 000 soldats dans le nord du Mali, probablement l'année prochaine.