L’inflation des prix des produits de première nécessité et de large consommation durant le mois de ramadan est devenue une mauvaise tradition au Mali, malgré la solidarité et l’entre-aide prônées par la religion musulmane. Cette année n’a pas échappé à la règle. Depuis le début du mois béni, on constate sur les marchés une augmentation des prix des produits.
Le ramadan, connu comme le mois le plus dépensier du calendrier musulman, est une occasion à saisir pour des commerçants pour faire des bénéfices indus en imposant une inflation des prix des produits de première nécessité et de large consommation. Depuis le début de ce mois de jeûne, on constate une légère augmentation des prix des produits.
Face à cette situation, le panier de ménagère est de moins en moins garni pour offrir des plats de qualité à la famille. Le riz, la pomme de terre, la viande, les légumes… tous ces produits ont connu une augmentation.
Pour certains, les commerçant font tout pour augmenter leur capital, en faisant en sorte que les prix prennent l’ascenseur. D’autres trouvent que ce sont les autorités qui ne jouent pas leur rôle en laissant le libre choix aux commerçants dans la fixation des prix des produits. « Les commerçant font tout pour se faire le maximum de bénéfices durant le mois de ramadan en augmentant les prix et face à cette situation les autorités ne prennent aucune mesure pour soulager la population », laisse entendre Awa Diarra, une ménagère.
Les commerçants se défendent. « La population ne comprend pas cette situation. Tout ce qu’elle voit c’est l’augmentation des prix des produits, mais elle ne se donne jamais la peine de savoir pourquoi ils ont augmenté », s’étonne Madou Touré, un détaillant, tout en précisant que « le but du commerce est de faire des bénéfices et qu’ils ne peuvent pas donner aux consommateurs leurs produits à des prix qui les conduisent droit à la faillite ».
« Le principe du marché malien est la liberté des prix. Il est fixé selon la règle de l’offre et de la demande », rappelle M. Doumbia, directeur national adjoint de la direction nationale du commerce et de la concurrence (DNCC). A l’en croire, le gouvernement ne fixe les prix que lorsque les conditions d’une concurrence libre et sereine ne sont pas réunies dans le secteur d’une activité commerciale donnée.
Il s’agit, selon notre interlocuteur, de la pratique anti-concurrence, la concurrence déloyale et la pratique restrictive de la concurrence. En plus, le gouvernement peut intervenir dans la fixation des prix lorsqu’il subventionne un produit.
Le rôle de l’Etat est de veiller au bon approvisionnement du marché national afin d’éviter la rupture des produits de première nécessité et de large consommation et bien d’autres. Il est temps que les uns et les autres pensent à la souffrance de la population et arrêtent avec les inflations incessantes et circonstancielles.
Youssouf Coulibaly