Après son intervention militaire en 2013 pour chasser les Jihadistes du nord et sa participation au retour de la paix au Mali, la France veut aider les populations du nord à tourner cette triste page de l’histoire de notre pays. Pour ce faire, le pays, à travers son agence de développement dénommée « Agence française de développement » (AFD) vient d’initier, avec l’Agence nationale d’investissement des collectivités territoriales (ANICT), le projet « Sécurité et développement du nord du Mali » dont le montant s’élève à 656 millions de F CFA. Les deux parties ont matérialisé leur engagement dans un document, hier 6 juillet 2015, au siège de l’ANICT. L’occasion a été saisie par l’Ambassadeur de la France au Mali, Gilles Huberson d’attirer l’attention des autorités maliennes sur l’urgence d’entreprendre des actions de développement qui ne devront guère attendre le retour total de la sécurité pour donner de l’espoir aux populations. « Il faut que les populations des régions du nord voient la différence entre l’après accord et l’avant l’accord », a fait remarquer M. Huberson.
La cérémonie de signature de la convention de financement du projet était présidée par le ministre de la Solidarité, de l’Action humanitaire et de la Reconstruction du nord, Hamadoun Konaté en présence du Directeur Général de l’ANICT, Akory Ag Iknane et du Directeur adjoint de l’AFD, Thierry Boutoux.
Selon le Directeur Général de l’ANICT, cette convention, la première entre l’ANICT et l’AFD, s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du projet intitulé « Sécurité et Développement au nord du Mali » pour une enveloppe totale d’un million d’Euro soit 655. 957.000 F CFA. A l’en croire cette convention revêt un caractère particulier par le fait qu’il s’agit de la première convention de financement après la signature de l’accord pour la paix et la réconciliation. « Elle est aussi particulière en raison du ciblage des actions en direction des régions affectées par le conflit qui a secoué le septentrion de notre pays », s’est réjoui M. Aknane. Avant de dire que le projet est financé à hauteur de 25% par l’ANICT et de 75% par l’AFD. « Cet appui financier qui vient à point nommé, juste deux semaines après la signature de l’Accord de paix est le témoignage de la solidarité réitérée de la République française en faveur de la République du Mali. Ce projet, dont la zone d’intervention couvre les cercles de Kidal et de Tessalit au cours de cette première phase, s’étendra à l’avenir à d’autres collectivités territoriales», a-t-il souligné.
Selon l’Ambassadeur de la France, Gilles Huberson, la première phase de ce projet de 328 millions de F CFA verra la réalisation de l’électrification de la commune d’Anefis avec la mise en œuvre d’un groupe électrogène de 85Kva et d’un réseau de distribution ; la construction d’un barrage filtrant à Tessalit ; la contruction d’un centre de santé à Djounhane, l’acquisition d’un groupe électrogène de 100Kva à Aguelhoc sachant que le réseau de distribution existe déjà et enfin la réhabilitation du centre de santé de Es Souk. Selon lui, ce projet permet d’assurer une transition entre la période actuelle et celle de la mise en œuvre concrète de l’annexe 3 de l’accord consacrée au développement économique, social et culturel du nord du Mali en apportant des réponses rapides et appropriées aux besoins des populations locales. « Il faut que les populations des régions du nord voient la différence entre l’après accord et l’avant l’accord. Cela contribuera au renforcement du processus de réconciliation dans cette phase intermédiaire si cruciale», a fait remarquer M. Huberson.
Youssouf Z KEITA