L’assassinat de Kola Sarafara : il ne l’aura pas emporté au paradis. Il devait être traqué selon les instructions du président malien et ne devait par voie de conséquence n’avoir aucun répit, avant d’être arrêté ou liquidé… Mohamed Aly Ag Wadoussène vient de payer d’une certaine manière pour ses crimes.
L’assassin de Kola Sarafara ne l’aura pas emporté au paradis. Une promesse du président de la République qui est ainsi honorée. IBK l’avait promis, Barkhane vient de le réaliser. Le terroriste Mohamed Aly Ag Wadoussène, celui qui avait enlevé le 24 novembre 2011 les français Serges Lazarevic et Philipe Verdon, qui s’était évadé de la prison centrale de Bamako et avait tué de sang froid le gardien de prison, Kola Sofara, vient d’être tué dans un raid de l’opération Barkhane dans les massifs du Thégargar. Dans la nuit de dimanche à lundi.
Loin d’être une réjouissance, la mort de ce terroriste est de nature à restaurer la confiance entre la population et les autorités politiques. En effet, personne n’avait compris la libération par nos autorités de ce terroriste, surtout que quelques jours plus tard, le président de la République IBK s’épanchait sur sa volonté de traquer jusque dans ses derniers retranchements ce terroriste. Pourquoi l’avoir alors libéré ? Cette question turlupinait nombre de Maliens qui ont cru entendre leur parler le double du président IBK. Avec le recul, les choses deviennent limpides comme de l’eau de roche.
Le mardi 9 décembre 2014, pour sauver la vie du dernier otage français, Serges Lazarevic, ressortissant d’un pays qui a payé le prix fort dans la libération de notre pays (11 soldats français sont morts depuis janvier 2013 au Mali), le gouvernement malien avait accepté de libérer en contrepartie 4 terroristes que les ravisseurs exigeaient : les Maliens Mohamed Aly Ag Wadoussène, Haïba Ag Acherif (les organisateurs de l’enlèvement en 2011 à Hombori justement des deux français), le Tunisien Oussama Ben Gouzzi et du Sahraoui, Habib Ould Mahouloud.
Le président de la République et le gouvernement du Mali avaient expliqué la libération de l’otage français Serge Lazarevic par un devoir de reconnaissance et par l’amitié pour son pays, la France. Cela ne suffira pas à apaiser l’incompréhension et la colère que la décision du gouvernement avait suscitée dans l’opinion. IBK s’emploiera alors à recevoir en audience non seulement la famille du gardien de prison tué par Mohamed Aly Ag Wardossène, mais aussi le syndicat des gardiens de prison, pour leur donner des apaisements et leur promettre que tout sera mis en œuvre pour que Wardossène payer son crime. C’est désormais fait. Six mois après, Wardossène est tué par un bombardement de la France dont il avait kidnappé et vendu à Aqmi deux ressortissants.
On peut donc imaginer de l’extérieur le soulagement de la famille de Kola Sofara, le gardien de prison que Wardossène avait tué au cours de son évasion de la prison centrale de Bamako. Preuve qu’il y a une justice immanente, ici-bas !
Ahmed TOUNKARA