La France honore ses liens historiques avec le Mali. Elle s’implique activement dans la stabilisation économique et sociale du Septentrion par le truchement du financement d’infrastructures dans la région de Kidal.
Le destin ne pouvait mieux offrir ses services au Directeur général de l’Agence nationale d’investissement et des collectivités territoriales (ANICT), Pr Akory Ag Iknane. A peine l’encre des signatures de l’Accord de paix séchée que les stylos ont fonctionné lundi dernier pour apposer des signatures au bas d’une convention de financement du projet intitulé « Sécurité et développement du Nord au Mali » sous le regard approbateur du ministre de la Solidarité, de l’action humanitaire et de la reconstruction du Nord, Hamadou Konaté.
La paix est revenue dans cette partie du pays. Pour qu’il en reste ainsi, il importe de stabiliser la situation économique et sociale. La bonne fée est entrain de se pencher sur le berceau de Kidal à l’aube d’un nouveau départ. L’Agence française de développement (AFD) et l’Agence nationale d’investissement des collectivités territoriale vont imprimer profondément leur marque dans l’une des plus belles pages de l’histoire de la région, à travers la réalisation d’infrastructures destinées à soulager les souffrances au quotidien des populations.
Celles sentiront elles-mêmes qu’un changement s’est opéré après l’accord de paix et qu’il y a de nombreuses opportunités pour ceux qui ont la détermination, de la volonté et le goût de bien faire. Jugez-en ! Etant donné qu’il n’est point possible, sans électricité, sans santé d’amorcer un processus durable de reconstruction et de développement, le projet d’une enveloppe totale de près de 656 millions de F CFA financée à hauteur de 75% par l’AFD et 25% par l’ANICT.
Au nombre des bénéficiaires, la commune d’Anefis va goûter aux délices de l’électrification avec la mise en service d’un groupe électrogène de 85 kva et d’un réseau de distribution. Djounhane verra la construction d’un centre de santé. Les mêmes sources vont doter la commune d’Aguelhoc d’un groupe électrogène de 100 kva. Es Souk se frottera les mains avec la réhabilitation de son centre de santé. L’ensemble de ces infrastructures mobilisera un montant de 328 millions de nos francs. L’emploi de l’autre moitié restera à la discrétion des acteurs du projet, notamment l’ANICT, le Conseil régional de Kidal et les communes concernées afin de réaliser un programme complémentaire d’infrastructures.
Ne rien décider tout seul
Tel est le crédo des deux agences. Du moins, à suivre l’ambassadeur de France au Mali, Gilles Huberson, les bénéficiaires, les autorités locales qu’elles soient traditionnelles ou communales ont été associés à cet projet. Un mode opératoire qui a horreur du prêt-à-porter. Autrement dit, décider d’en haut et faire parachuter sur les populations un projet sensé les tirer des profondeurs de l’abîme, sans au préalable demander leur avis. Ce projet d’ailleurs ne sera pas le dernier. A en juger par les propos du diplomate : « Si l’exécution de ce projet rencontre le succès escompté, l’AFD serait disposé à proposer à l’ANICT de renouveler cette expérience selon des modalités restant à déterminer conjointement ultérieurement. »
Nul doute que la France trouve chaussures à ses pieds, d’autant plus que l’ANICT a fait de la reconstruction du Nord son bréviaire. Son Directeur général Iknane pouvait compter parmi les hommes les plus heureux lundi dernier. Raison pour laquelle les mots « immense plaisir », « vibrant hommage », « infini reconnaissance » dansaient sur ses lèvres. Et l’espoir remplissait ses yeux de voir « le projet dont la zone d’intervention couvre les cercles de Kidal et de Tessalit au cours de cette première phase s’étendre à l’avenir à d’autres collectivités. » Avec demain un autre acteur qui sera autour de la table, en l’occurrence le Comité de suivi de l’accord de paix.
Georges François Traoré