L’on s’était posé beaucoup de questions sur la présence insignifiante de la France lors de la cérémonie de signature à la date du 15 Mai dernier. Mais après l’intervention écœurante et irrévérencieuse du sous-secrétaire des opérations des Nation unies Hervé Ladsous durant le même événement, et qui avait fini par dire ce que pensait exactement la France, l’on obtint quelques réponses.
Des groupes armés violent les accords de paix au Nord du Mali (ONU)
Hervé Ladsous
Aussi, après la seconde signature, c’est-à-dire, celle apposée par la CMA le 20 juin dernier et avec les récentes visite et déclaration du ministre français Le Drian, indiquant que « la France se porte garante de l’application de l’Accord », l’on en vint à la plus nette conclusion que Hollande avait juste tout organisé pour éviter que les intérêts du gouvernement légal du Mali ne priment sur ceux des narco-séparatistes jusqu’à ce que ceux-ci aillent clamer haut et fort qu’ils ont à « 90% » obtenu satisfaction. Tout avait donc été bien calculé par la France !
Tout ce processus fut certainement au détriment d’une majorité nationale injustement opprimée par des décisions ou signatures farfelues sacrifiant son avenir essentiellement pour ne sauver que la vie d’un régime et non le destin d’un peuple longtemps meurtri. Les responsables de cette forfaiture grave répondront sans nul doute devant le tribunal de l’histoire… Des criminels de haut niveau que la France n’a jamais cessé de soutenir contre notre pays dans l’objectif ultime de mieux asseoir sa géostratégie dans le septentrion, peu importent les frustrations et abominations qu’on fera subir aux maliens sur « l’itinéraire » menant à ces prétendus intérêts français. La France reste donc ce qu’elle n’a point cessé d’être : une puissance foncièrement monstrueuse dont les crimes dépassent tout entendement humain. L’absence manifeste de légitimité de ces forces ennemies ayant constamment bénéficié de l’appui de la communauté internationale n’a en rien constitué une épine pour la France dont elle aussi soutient fondamentalement les « revendications ».
Les rebelles « revendiquent » de Bamako ce que la France cherche depuis toujours :
Tout nous certifie sans ambages que l’essentiel des « revendications politiques et sociales » de la rébellion kidaloise ne sont autres que celles qui traduisent mieux les visées géopolitiques de la France au Mali notamment dans sa zone septentrionale. Et certaines dispositions comportant dans « l’Accord » d’Alger l’en témoignent sans ambiguïté. L’attribution aux cardes de la rébellion, des fonctions diplomatiques extraordinaires leur permettant de négocier et gérer des projets de coopération à caractère international en dehors de l’Autorité centrale, l’exploitation et la gestion autonomes des ressources locales notamment minières et pétrolières au détriment de l’économie nationale, en disent long sur les objectifs géostratégiques de la France dans cette partie nord du Mali. Cela ne saurait nullement surprendre lorsqu’on sait que c’est la France qui, avec la complicité de la communauté internationale, détermina une « légitimité » aux bandits armés et leur apprit à « mieux négocier » tout en leur octroyant les moyens économiques nécessaires à « l’aboutissement » de leurs soi-disant revendications. Les vues révisionnistes du ministre français de la Défense Jean-Yves LE DRIAN, consistant à faire croire à un « éternel conflit » entre les « maliens du Nord » et les « maliens du Sud », ne visaient pas qu’à falsifier l’Histoire, mais aussi, reconnaître « une pleine légitimité » aux actions de la CMA depuis l’éclatement des hostilités en dépit des atrocités commises par celle-ci et exprimer en même temps la « joie triomphale » de la France pour « l’aboutissement » de ses intérêts géostratégiques majeurs au Nord du Mali à travers la prise en compte documentée des « aspirations » de ces narco-séparatistes. La convoitise française des espaces et du sous-sol de ces régions depuis belle lurette, n’était plus un secret pour personne. L’instrumentalisation du MNLA par Sarkozy dans la mise en œuvre de la géostratégie française au Mali, avait comme contrepartie sa promesse de les soutenir pour obtenir de Bamako, son accord pour transformer le Nord en « République indépendante de L’Azawad » sous la direction de celui-ci. C’est ainsi que pour mettre en œuvre cet « accord » rendu public, à plusieurs reprises, par les dirigeants du MNLA sans jamais être démentis par les autorités françaises que ce groupe armé fut transféré et équipé de Libye sous l’égide de la France, pour s’installer au Nord du Mali avant qu’il ne s’associe aux terroristes pour massacrer des éléments des forces de sécurité du pays et proclamer ensuite « l’indépendance de l’Azawad ». Et tout cela, avec la touche partisane des médias français. La venue de Hollande à la tête de l’exécutif français a certes engendré des modifications dans les modalités de mise en œuvre des objectifs géostratégiques de la France dans la zone sahélo-sahélienne notamment dans notre septentrion mais l’idée maîtresse demeure la même : faire du Nord du Mali, « une propriété » sous la tutelle exclusive de la France en ayant comme instruments idéologiques et militaires, les narco-séparatistes du MNLA et leurs alliés terroristes. Toute chose qui met sérieusement en doute la sincérité de la lutte anti-terroriste des forces françaises au Mali quand on sait qu’Iyad Ag Ali circule tranquillement dans la région de Kidal au vu et su de Barkhane quand bien même les récentes attaques terroristes contre les FAMA (Nara et Fakola) furent revendiquées par la secte islamiste qu’il dirige et malgré que sa tête fût mise à prix par les États-Unis.
L’instrumentalisation de la rébellion au Mali comme moyen d’ingérence et tremplin géopolitique :
La rébellion du Nord n’était pas un phénomène inédit, mais fut plutôt amplifiée, mystifiée et aggravée en vue de mieux « justifier » l’ingérence de la communauté internationale principalement celle de la France, pour ne servir que son propre agenda. L’on comprend avec aisance pourquoi la France avait systématiquement empêché l’armée malienne de s’équiper comme cela se devait afin qu’elle ne parvienne à combattre valablement et neutraliser la rébellion. L’on comprend également pourquoi le MNLA, qui avait été chassé du Nord notamment par les islamistes du MUJAO, fut aussitôt ramené du Burkina voisin sous les ailes de la France dès les premières heures où ces islamo-fascistes, dans leur élan d’imposer un pouvoir islamique radical, furent à leur tour chassés par Serval. Et c’est dès l’instant où l’accès des portes de Kidal fut carrément interdit aux forces armées maliennes après que les combattants et cadres du MNLA y eurent été « confortablement » installés que l’on commença à comprendre les vraies intentions de la France au Mali, les véritables contours de son calcul machiavélique. Même les « accords » de défense entre le Mali et la France n’auront aucune chance de résister à ses intérêts géostratégiques qui, à coup sûr, primeront sur nos intérêts nationaux que ces « accords » sont censés défendre.
Depuis l’amorce de cette crise politique et sécuritaire que le pays traversa et continue de traverser avec tant de peine, tout avait été « scientifiquement » planifié, calculé par la France pour mieux organiser ou renforcer sa mainmise sur le Mali, notamment dans sa partie septentrionale. D’où son soutien indéfectible et incontestable aux entités criminelles qu’elle appuya à tous les niveaux (diplomatique, financier, militaire etc.) contre le Mali aux fins de le déstabiliser, l’affaiblir à l’extrême pour ensuite lui imposer des décisions surréalistes qui n’entrent que dans la seule direction de ses « intérêts » au plus grand mépris de notre Destin national. Ce jeu immonde et suicidaire de la France nous a assez guillotinés et n’a que trop duré. Ne laissons donc plus jamais les ennemis de notre peuple et notre progrès, tenter d’abattre notre existence !
Modibo Kane DIALLO