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Coopération militaire Mali-Cote D’ivoire : Aller au-delà d’une action ponctuelle
Publié le vendredi 10 juillet 2015  |  L’Indicateur Renouveau
Patrouille
© AFP par PHILIPPE DESMAZES
Patrouille de l`armée malienne et française à Goundam
Patrouille de l`armée malienne et française entre Goundam et Tombouctou




La solidarité de la Côte d'Ivoire envers le Mali s'est une fois de plus manifestée récemment de la façon la plus éloquente. En effet, sans trop de protocole inutilement alourdissant (caractéristique propre à nos Etats africains de façon générale), les Forces républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI) n’ont pas tardé à se joindre à leurs frères d'armes du Mali (FAMa) pour traquer les jihadistes et autres bandits de grand chemin ayant attaqué les localités de Misseni (Kadiolo) et Fakola (Kolondiéba) retranchés dans la forêt de Sama, à la lisière entre les deux pays. Ce bel exemple de coopération entre pays voisins mérite de s’étendre à plusieurs autres domaines, notamment économiques, à travers de grands projets d’infrastructures sous-régionales.

La rapidité et la promptitude avec lesquelles cette solidarité s’est mise en marche auraient pu surprendre, si seulement dans les faits le Sud du Mali n’était pas le Nord de la Côte d’Ivoire et que ces deux pays ont, de part et d’autre de leurs frontières, les mêmes populations liées par le sang, la culture, l’histoire et l’économie.

Quoi de plus normal donc que la Côte d’ivoire se sente concernée par l’insécurité qui se développe dans cette partie du territoire malien ? Sous cet angle, l’intervention des forces armées ivoiriennes, aux côtés de celles du Mali, se situe dans l’ordre normal des choses et conforme à la logique d’une réponse globale aux questions de sécurité transfrontalière.

Mais au-delà de ce bel exemple de complémentarité, pourquoi ces deux pays n’étendraient-ils pas cette expérience à d’autres domaines, notamment économiques. En la matière, le vieux projet de construction de chemins de fer reliant dans un premier temps les villes de Ouangolodougou ou de Ferkessédougou (Côte d’Ivoire) à Sikasso (Mali) avant de faire la jonction dans une ultime phase avec Bobo-Dioulasso (Burkina Faso), Ségou et Bamako (Mali), mérite à coup sûr d’être ressuscité, dans le cadre de grands projets communautaires structurants au sein de l’espace Uémoa ou de la Cédéao.

Nul ne peut remettre en cause l’importance d’un tel projet pour le développement intégré de nos pays, en termes d’échanges commerciaux et surtout d’intégration économique et sociale des populations. Autant de facteurs pouvant contribuer à renforcer davantage la sécurité et de consolider la paix dans une sous-région ouest-africaine en proie à des défis importants (extrême pauvreté et précarité des conditions de vie des populations, taux élevé du chômage particulièrement chez les jeunes, extrême mobilité des populations, etc.) et autres menaces liés notamment au terrorisme, à l’islamisme rampant, à l’inadaptation des outils de défense, à la mal gouvernance des Etats et à l’absence de perspectives crédibles.

Ainsi donc, la collaboration militaire est certes importante, mais la mise en commun des énergies, à travers la réalisation de projets de développement structurants, est encore mieux. Car, ayant un impact visible et beaucoup plus certain pour l’amélioration des conditions de vie des populations de nos pays.

En définitive, la Côte d’Ivoire et le Mali doivent non seulement poursuivre cette belle expérience de solidarité, mais surtout l’étendre à plusieurs autres domaines. C’est en cela et en cela seulement, que l’intégration sous-régionale sera une réalité quotidienne pour nos peuples au-delà de nos Etats.

B Sidibé
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