La publication d’un avis datant du 23 juin 2015 par la direction nationale de commerce et de la concurrence demandant aux commerçants importateurs de payer les frais d’assurances des marchandises avant de prétendre à la demande d’intention d’importation provoque l’ire des acteurs concernés. Autrement dit, la livraison de l’intention d’importation est désormais liée au payement des frais d’assurances des marchandises. Cette déclaration est perçue par les operateurs économiques comme une provocation de la part du directeur national de commerce et de la concurrence, Modibo Kéita. C’est pourquoi, ils demandent l’annulation immédiate de cette décision impopulaire qui ne profite que le directeur de la DNCC, Modibo Kéita et certaines sociétés d’assurance de la place. A défaut de cette annulation, les commerçants et les transitaires menacent d’aller en grève et paralyser l’économie nationale.
Tout est parti du fameux document appelé, l’intention d’importation que la direction nationale de commerce et de la concurrence délivre aux commerçants et transitaires pour leur autoriser d’importer des marchandises au Mali. Ce document est créé en 1981 sous le nom de la licence d’importation. Mais avec l’avènement de la démocratie et du libéralisme économique dans notre pays, la licence d’importation est devenue l’intention d’importation.
Avec cette nouvelle formule, l’application devient alors facultative pour les opérateurs économiques qui en possèdent. Mais une fois les marchandises achetées à l’extérieur, le commerçant est tenu en même tant que le frais dédouanement de payer l’assurance des marchandises par loi N° 85-37/AN-RM. Autrement dit, les commerçants assurent les marchandises achetées au moment de dédouanement dans les bureaux de la douane.
Mais à la surprise générale des commerçants et des transitaires, une nouvelle décision datant du 23 juin 2015 de la DNCC vient d’exiger aux commerçants et transitaires l’assurance des marchandises avant la délivrance de l’intention d’importation au niveau de la DNCC et non à la douane comme d’habitude.
Pour manifester leur mécontentement, les commerçants et les transitaires par la voix de leurs syndicats, ont fait savoir au directeur que cette décision va à l’encontre de la procédure normale de dédouanement des marchandises. Pour les commerçants et les transitaires, cette décision de discorde n’est autre chose qu’un complot minutieusement préparé par le directeur de la DNCC et certaines sociétés d’assurance pour leurs propres intérêts. Aux dires d’un transitaire, une réunion secrète aurait même eu lieu entre le directeur de la DNCC, Modibo Kéita et les directeurs de plusieurs sociétés d’assurance dans un hôtel de la place, il y a quelques jours. Cette attitude du premier responsable de la DNCC est perçue par les commerçants et les transitaires comme une trahison, mais aussi comme un acte qui n’est pas clair. Selon un autre transitaire, visiblement énervé, comment le directeur peut rencontrer clandestinement les assureurs en absence des représentants de commerçants et transitaires ? Seul Modibo Kéita peut répondre à cette question. Le même directeur est aussi indexé par bon nombre de commerçants et transitaires d’être à la solde des sociétés d’assurance contre les opérateurs économiques. Comme cela ne suffisait pas, Modibo Kéita aurait également demandé à ses agents d’épargner certaines sociétés d’assurance dans le cadre des contrôles annuels de la DNCC.
De toutes les façons, les commerçants et les transitaires s’organisent pour des campagnes de dénonciation à travers des meetings, des marches et des grèves jusqu’à ce que cette décision impopulaire soit réitérée. Pour les commerçants et transitaires, ils payeront les frais d’assurance des marchandises et non des frais d’assurance des documents. Ils préfèrent plutôt l’ancienne formule ou les marchandises sont assurées une fois au Mali et non d’assurer une marchandise non encore achetée.
Cependant, au niveau de la DNCC, le directeur, Modibo Kéita affectueusement appelé par les agents «l’empereur Kaya Makan Cissé» pour sa gestion dictatoriale, devient de plus en plus un véritable problème, car il y a juste deux semaines, ce même directeur avait des contentieux avec ses agents d’où la menace à l’époque d’un préavis de grève des syndicats. La nouvelle polémique qui s’annonce entre la direction et les commerçants, le ministre de tutelle, Abdel Karim Konaté est donc interpellé avant que la situation ne dégénère. Car si rien n’est fait pour calmer l’ardeur des commerçants et transitaires, ils iront sans nul doute en grève et cette grève portera un gros coup dur sur les recettes douanières voir paralyser notre économie.
Y. Doumbia