Bamako, la capitale du Mali, est en alerte maximale depuis vendredi à la suite de rumeurs faisant état d’un éventuel attentat terroriste de la part des djihadistes d’Ançar Dine, a constaté un correspondant de Xinhua.
La rumeur est partie d’un SMS échangé au sein de la haute société, des hommes d’affaires et coopérants occidentaux.
"Menace d’attaque sur la ville jusqu’à lundi. Chers amis, soyez très vigilants à partir de ce soir et éviter les endroits de masse. De ce fait, un dispositif sécuritaire d’envergure sera déployé à travers la ville. Faites passer l’info !" peut-on lire dans le message.
Une riche jeune femme d’affaires a déclaré à Xinhua, sous couvert d’anonymat, qu’elle avait reçu ce message "envoyé par un général" et aussi par une connaissance à la Minusma (mission de la paix de l’ONU au Mali) dans la nuit de jeudi à vendredi).
Le "général" en question serait le premier responsable de la Direction générale de la Sécurité d’Etat (DGSE), les services secrets maliens.
Cependant, dans de nombreux commissariats de police de la ville, on se refuse à tout commentaire de crainte, dit-on, de "semer la panique au sein de la population".
Et pour le moment, aucun communiqué officiel du gouvernement n’ est venu justifier le renforcement des mesures sécuritaires à Bamako.
Toutefois, un agent de la DGSE a confirmé, sous couvert d’ anonymat, l’arrestation d’un émissaire du leader d’Ançar Dine, Iyad Ag Ghali, avec des documents écrits, des vidéos et des supports pour la propagande du jihadiste dans la capitale malienne.
Ag Ghali menacerait d’imposer la charia (loi islamique) de Kidal (nord) à Kolondiéba (sud, à la frontière avec la Côte d’ Ivoire) qui a été l’objet d’une récente attaque revendiquée par Ançar Dine.
Cette menace, vraie ou fausse, semble prise très au sérieux au niveau des ambassades, chancelleries occidentales et les organisations internationales qui ne cessent d’appeler leurs ressortissants à la prudence.
La sécurité a été renforcée avec une multiplication de patrouilles des forces de l’ordre et de sécurité dans la capitale. Les espaces de loisirs généralement fréquentés par la jet-set bamakoise étaient presque vides dans la nuit de jeudi à vendredi, a constaté un correspondant de Xinhua.
Mais, les citoyens moyens vaquaient à leurs occupations ignorant superbement cette menace.
A une semaine de la Korité (fin du ramadan), les marchés connaissent samedi leur traditionnelle animation, malgré les rumeurs de menace terroriste.
En début mars 2015, un attentat avait fait cinq morts au restaurant La Terrasse, situé dans un quartier apprécié des expatriés de Bamako pour ses night-clubs et restaurants de haut standing.