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Difficile equation pour un remaniement : Le premier ministre modibo keita n’en voudrait plus
Publié le lundi 13 juillet 2015  |  Infosept
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© aBamako.com par A S
Le Premier Ministre rencontre les partis politiques et la société civile
Bamako, le 14 Mai 2015, Le Premier Ministre a rencontré les partis politiques et la société civile à la primature




Qui de Abdoulaye Diop, de Zahabi Ould Sidy Mohamed ou de Me Harouna Toureh pour lui succéder ?

Un adage bien connu affirme qu’il n y a pas deux sans trois. Après la démission du technocrate Oumar Tatam Ly, le limogeage du bouillant et jeune Moussa Mara, ce serait probablement le tour du sage et garant moral du régime IBK, Modibo Keita de rendre le tablier par lui-même tant il reste déçu par le comportement peu orthodoxe de beaucoup de ses ministres. Il n’en voudrait plus, de cette collaboration au moment où le Mali a le plus besoin de lui pour parachever l’œuvre qu’il a déjà entamée si bien. Si Cette information que nous détenons d’une source bien introduite, venait à être confirmée, ce serait un coup dur pour le régime d’IBK, en proie aux plus grands scandales et affaibli par la signature de l’accord dit de paix et de réconciliation que d’aucuns qualifient de signature de partition du Mali. Quelles pourraient alors être les raisons d’un tel départ ? Qui sont ces 3 prétendants pour un fauteuil ?

Nommé le 08 Janvier 2015 après le départ forcé du premier ministre Moussa Mara, Modibo Keita, puisse que c’est de lui qu’il s’agit, ne souhaiterait plus être reconduit à la tête de la Primature pour aider le Président de la République à coordonner l’action de l’exécutif. Ancien ministre du Général Moussa Traoré, ancien premier ministre du Président Alpha Oumar Konaré, la bonne étoile d’IBK qui fut son haut représentant dans les difficiles pourparlers inter maliens d’Alger, le PM Modibo Keita a d’abord le sentiment du devoir accompli. A 74 ans, selon un de ses proches, il ne chercherait plus ni honneur, ni richesse encore moins de renommée.

Pourquoi voudrait-il alors rendre le tablier un mois seulement après la signature de l’accord de paix de Bamako et l’adoption de sa Déclaration de Politique Générale ? Donnerait-il ainsi raison, si cela devrait malheureusement se confirmer, aux plus sceptiques quant à la difficile collaboration avec un IBK hyper président ou refuserait-il par cet acte d’associer son nom à la mise en œuvre d’un accord dont tout le monde s’accorde à reconnaitre qu’il consacrera la partition du Mali s’il est appliqué à la lettre sans discernement ? Ou bien se plaindrait-il de ses collaborateurs et particulièrement des ministres RPM ? Voici entre autres de vraies questions que l’on se pose en sus. Selon notre source, trois raisons fondamentales seraient à la base du ras-le-bol de l’un des plus grands commis de la République.

Première raison, c’est sa déception de certains de ses ministres qui ne sont pas à hauteur de mission et d’autres qui sont impliqués dans de graves scandales de corruption. Pour des raisons d’éthique et de transparence, il lui serait difficile de travailler avec ces ministres corrompus contre lesquels la justice ne semble pas se presser pour inculper.
Deuxième raison, elle est d’ordre politique. N’ayant pas les coudées franches pour opérer tous les changements qu’il souhaite, sa conclusion serait de s’éclipser pour ne pas endosser une responsabilité qui n’est pas la sienne.

Troisième raison, le PM, selon notre source, ne voudrait pas être comptable d’un embrasement de la situation du Mali déjà fragile qui résulterait de la mise en œuvre telle que souhaitée par les extrémistes arabo-touarègue de la CMA. Convaincu que l’après signature accoucherait d’un autre Mali très loin des repères de sa génération de soudanais, le PM Modibo Keita après une carrière politico-professionnelle bien remplie, ne souhaiterait pas au crépuscule d’une vie ternir ainsi son image. C’est semble-t-il pourquoi il serait sur le point de décliner l’offre du Président de la République qui souhaiterait renouveler sa mission à la tête du Gouvernement.

Puisse que le poste de premier ministre ne saurait rester vacant quoiqu’il advienne, 3 prétendants sérieux semblent se détacher du lot pour sa succession. Il s’agit de ceux qu’on voit venir de loin et qui ont marqué d’une encre indélébile le processus de paix et de réconciliation par leur engagement, leur maitrise et surtout la légitimité de leurs pleins pouvoirs depuis l’ouverture du processus de négociation pour la paix et la réconciliation nationale. Alors qui sont-ils et quelles sont leurs chances respectives?

Le premier et de surcroit le plus grand favori est le brillantissime Ministre des affaires étrangères et de la Coopération internationale M. Abdoulaye Diop. Pour avoir mené sans répit les pourparlers jusqu’à la signature définitive le 20 juin, M. Diop part favori pour succéder à Modibo Keita à la Primature. Il maitrise tous les rouages de la diplomatie de paix, mais aussi connait personnellement tous les protagonistes en face, CMA, plateforme ainsi que tous les acteurs de la médiation internationale. Et ce n’est peut-être pas pour rien qu’IBK le désigna sitôt comme le Chef de file de la délégation malienne.

Comme Me. Alioune Blondin Beye, Abdoulaye Diop est entrain de marquer aujourd’hui la diplomatie malienne de toute son empreinte. C’est peut-être toute sa chance d’être au bon endroit au bon moment.

Le second, Zahabi Ould Sidy Mohamed, actuel Ministre de la réconciliation est une tête blanchie, ancien chef rebelle et signataire du pacte national en 1991, il est aujourd’hui viscéralement républicain et l’un des plus grands chargés de communication auprès des populations blanches du nord et des groupes rebelles de la parole du Mali. Sa maitrise parfaite des arcanes de ce conflit, de ses acteurs, du terrain et de la géopolitique sous-régionale demeurent ses plus grands atouts en plus d’être polyglotte des langues du nord (arabe, tamacheq, sonrai). La carte Zahabi est jouable pour montrer à la face du monde que la minorité arabe et Touaregs n’a jamais été discriminée en République du Mali. S’il était retenu, il serait le premier Premier ministre arabe du Mali.

Le troisième favori sérieux est Me Harouna Toureh, l’infatigable, l’inoxydable et l’intrépide soldat de la cause du Mali. Il a su tenir tête aux rebelles de la CMA à Alger à chaque fois qu’ils ont voulu parler au nom de leur prétendu peuple de l’ « Azawad ». Me Harouna Toureh détient une forte légitimité populaire auprès des populations du nord dont il est le représentant de la frange la plus majoritaire. Son métier d’avocat en fait certainement le plus apte à déjouer les pièges d’inconstitutionnalité et les nombreux vices de forme que recèle cet Accord de Bamako. L’interprétation des termes juridiques de l’Accord requiert qu’il soit défendu par un juriste de métier. Il est aussi le seul à avoir reconnu lors de la deuxième phase de signature par la CMA la frustration du sud qui pourrait résulter d’une mise en œuvre grotesque, partisane et « sectariste » de l’Accord de Bamako.

Bien malin qui saura nous dire qui sera le prochain Premier ministre du Mali d’après signature si finalement le sage et le repère Modibo Keita ne devrait pas rempiler. Plaise à Dieu que quoiqu’il arrive, le Mali retrouve le chemin de la paix et du développement.

Youssouf Sissoko
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