En vue de s’assurer que les politiques et stratégies gouvernementales de croissance et de réduction de la pauvreté sont appliquées de manière satisfaisante pour atteindre à moyen terme les objectifs du millénaire pour le développement, se sont tenues les 6, 7 et 9 juillet derniers les sessions technique et politique du Cadre Stratégique pour la Croissance et la Réduction de la Pauvreté (CSCRP 2012-2017). Organisée par le Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté (CSLP), la rencontre s’est déroulée au centre international de conférence de Bamako.
Rappelons tout d’abord que, adopté le 28 décembre 2011, le CSCRP 2012-2017 est à sa troisième année de mise en œuvre. Et, il s’avère nécessaire de faire le bilan à mi-parcours, afin d’examiner les résultats atteints par axe, d’analyser la manière dont les politiques sont mises en œuvre, de mesurer le degré d’atteinte des objectifs fixés, de cibler les difficultés rencontrées et de dégager les perspectives pour les trois prochaines années.
Indiquons que la mise en œuvre du CSCRP 2012- 2017 a été fortement ébranlée par la crise multiforme que le pays a connue en 2012 avec des répercussions importantes en 2013 et en 2014.
Dans la synthèse des résultats à mi-parcours, il ressort que l’évolution de la pauvreté a connu une baisse continue de 2001 à 2011 de 55,6% à 41,5%, la pauvreté a légèrement progressé d’un point de pourcentage en 2012. Entre 2012 et 2013, les effets de la crise semblent avoir contribué à accroitre la situation de pauvreté de 42,7% à 47,1%. Selon l’EMOP- 2014, l’incidence de la pauvreté au niveau national est estimée à 46,9% en 2014, soit une légère baisse par rapport à celle de 2013 (47,1%).
Dans le domaine de la Paix et de la sécurité et particulièrement au plan national, au plan national, on peut retenir la création du Conseil National pour la Réforme du Secteur de la Sécurité, adoption de la loi d’orientation et de programmation militaire et la formation de plusieurs bataillons avec l’appui de l’Union Européenne.
Le PIB est passé de 0,0% en 2012 à 7,2 en 2014
Ici, il importe de signaler que la croissance annuelle moyenne est restée à environ 3% sur la période 2012-2014 pour une prévision initiale du CSCRP de 5,5%. Et la croissance réelle du PIB a été de 0,0% en 2012, 1,7% en 2013 et 7,2% en 2014. La croissance économique enregistrée en 2014 a connu un rebond assez net dû à l’augmentation de la croissance des secteurs primaire (8,6% en 2012, -7,4% en 2013 et 10,4% en 2014) et secondaire (-2,9% en 2012, 5,5% en 2013 et 9,1% en 2014). Quant au taux de croissance du secteur tertiaire, il est passé de -6,7% en 2012 à 8,9% en 2013 et 4,2% en 2014.
Le taux d’inflation est passé de 5,3% en 2012 à -0,6% en 2013 et 0,9% en 2014, soit un taux annuel moyen de 1,9% sur la période. Le taux d’inflation affiché en 2012 est imputable en grande partie à la mauvaise récolte de 2011 et à la crise sécuritaire et institutionnelle.
Par contre, la maîtrise du taux d’inflation en 2013 et 2014 est due essentiellement à la bonne campagne agricole et aux efforts consentis par le Gouvernement dans le cadre de l’amélioration du pouvoir d’achat des consommateurs. Il est à noter que durant ces deux dernières années, le taux d’inflation est resté inférieur à la norme communautaire de l’UEMOA (3,0% maximum).
Il ressort que le bilan de cette revue doit servir de point de départ pour la relecture du CSCRP. La réalisation des objectifs et résultats fixés initialement s’est heurtée à un certain nombre de difficultés. D’où l’adoption pour la session technique d’un certains nombre de recommandations comme l’intégration dans tous les plans et programmes la dimension «Paix et Sécurité», la diversification des filières pour mieux répondre aux besoins de l’Economie et la promotion des énergies nouvelles et renouvelables.
Pour le ministre des l’Economie et des Finances, M. Mamadou Igor Diarra, la performance économique des prochaines années sera essentielle pour contribuer à réduire la pauvreté qui continue d’impacter encore la moitié de la population, principalement dans les zones rurales. Le ministre Igor Diarra dira en outre que des progrès ont été constatés dans certains secteurs comme l’Agriculture, la Santé, l’accès à l’électricité etc., mais que les défis à relever sont aussi énormes. Il citera le problème de la malnutrition, de l’éducation et les conditions de vie des personnes vulnérables.
Quant à SEM Giles Huberson, ambassadeur de France au Mali et chef de file des PTF, il indiquera que cette revue doit être une opportunité d’échanges francs et constructifs dans le seul but d’améliorer la mise en œuvre du CSCRP afin d’obtenir de bons résultats de développement.
Enfin, soulignons avec l’autre que pour l’amélioration des conditions de vie de la population et cela dans un cadre harmonisé avec les partenaires, «le train d’une bonne croissance doit partir d’une bonne GAR (Gestion Axée sur les Résultats».
Dieudonné Tembely