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Trois jours de grève aux impôts à partir de ce matin : .15 à 30 milliards de FCFA de manque à gagner pour l’Etat
Publié le lundi 13 juillet 2015  |  Le Prétoire
L`UNTM
© aBamako.com par A S
L`UNTM célèbre le 1er Mai
L`Union Nationale des Travailleurs du Mali a célébré le 1er Mai sur le boulevard de l`Indépendance à Bamako




Le syndicat des travailleurs des Impôts a décidé de rendre actif, à partir de ce lundi 13 juillet, jusqu’au mercredi 15 juillet inclus, le préavis de grève déposé le 18 juin dernier. Sur les 15 points de revendication contenus dans le cahier de doléances, seuls trois avaient fait l’objet d’un accord resté sans suite. S’y ajoute la question sensible des primes, à propos de laquelle tout divise le gouvernement et le syndicat des travailleurs des Impôts.

Le secrétaire général du Syndicat des impôts
Le secrétaire général du Syndicat des impôts
C’est en principe à partir d’aujourd’hui que les travailleurs des Impôts entament un débrayage de 72 heures, sur la base d’un préavis déposé le 18 juin dernier par leur organisation syndicale. Il semble bien que c’est pour faire payer aux autorités ce que l’un des responsables syndicaux qualifie d’indifférence, pour n’avoir pas pris très au sérieux leurs revendications.

En effet, en décidant d’aller en grève les 13, 14 et 15 de ce mois, les travailleurs des Impôts tiennent à marquer le coup puisqu’il s’agit d’une période florissante pour les rentrées fiscales. Selon des confidences d’un des responsables syndicaux, ces trois jours de grève peuvent empêcher l’encaissement par l’Etat de 15 à 30 milliards de FCFA parce que chacun de ces trois jours est une source de revenus fiscaux à hauteur de 05 à 10 milliards de nos francs.

Qu’est-ce qui a bien pu pousser les travailleurs des Impôts à se radicaliser de la sorte, eux qui ont toujours été considérés comme les modérés du collectif dans lequel ils menaient des négociations en même temps que les douaniers et les travailleurs du Trésor public ? C’est parce que, selon eux, le gouvernement semble adopter la posture selon laquelle «le chien aboie et la caravane passe ». En d’autres termes, on prendrait leur préavis de grève comme un simple coup de bluff.

Planque pour n’importe qui

Rappelons que les syndicats des travailleurs des Impôts, de la douane et du Trésor avaient mis en place un cadre de négociations de certains points de revendications considérés comme communs aux trois services. Il s’agit surtout des questions de primes à leur verser. Mais, comme l’avoue notre interlocuteur, « nous avions compris que nous n’avions pas les mêmes soucis, et nous avions demandé qu’un décret individuel soit pris pour les impôts, en attendant que les autres négocient. Parce que les travailleurs des impôts avaient accepté les 2% de primes proposées par le Gouvernement. » C’est seulement mercredi dernier qu’une mission officielle a daigné se manifester dans le cadre de la reprise des négociations, mais sans apporter aucune proposition. Ce que les syndicalistes ont rejeté, considérant que c’est pour faire du dilatoire. Ils fondent leur conviction sur le fait que trois points de revendication, sur les 15 contenus dans leur cahier de doléances, ont fait l’objet d’accord et un seul a été respecté. Pour les deux, notamment la question des statuts et du plan de carrière, les autorités publiques n’ont jamais réagi depuis lors, s’agissant de la relecture des textes, notamment le Décret 02-299-PRM du 03 juin 2002.

Un autre point d’achoppement : la question des transferts aux impôts. Les syndicalistes dénoncent que leur services soient considérés comme une planque où on affecte n’importe qui, sans tenir compte des qualifications. « N’importe qui arrive aux impôts, même des agents de sécurité et des mécaniciens !», s’exclame un des syndicalistes. Avant d’ajouter : « Nous avons demandé la mise en place d’une commission paritaire pour se pencher sur cette question des transferts, mais on nous la promet sans jamais s’exécuter. Pendant ce temps, on continue d’envahir les services des impôts avec des gens qui n’ont rien à y faire, de par leurs compétences et leur niveau de formation ».

Pomme de discorde

Mais il faut noter que la principale pomme de discorde reste la clé de partage des montants issus des pénalités. Les travailleurs réclament 70% des rentrées au titre de ces pénalités et précisent que dans certains pays, la totalité du revenu des pénalités constitue une cagnotte pour les travailleurs des impôts. Ils allaient même céder à un moment donné, face à la proposition de 50%. Mais cette exigence, acceptée lors de négociations, aurait été rejetée par le secrétariat général du Ministère de l’Economie et des finances, estimant que la part de l’Etat a été amputée.

En effet, les travailleurs ne reçoivent actuellement que 28% du montant des pénalités, tout le reste revenant à l’Etat après déduction de 5% pour la Caisse des Retraités du Mali. Mais, pour les syndicalistes, ce qui n’était là qu’une mesure transitoire prévue pour deux ans, perdure et l’on ne parle plus de la normalisation de la situation. D’où leur colère.

De toute façon, l’Etat a intérêt à trouver un terrain d’entente avec les travailleurs des impôts qui promettent d’observer 72 heures de grève le mois prochain en cas de non satisfaction de leurs revendication et n’excluent pas d’aller vers un débrayage illimité, après le renouvellement des 72 heures de grève déclenchées à partir de ce matin. Ce qui constitue, à l’heure actuelle, un coup dur pour le Mali.

Amadou Bamba NIANG
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