Voici, in extenso l’article que nous publiions, le lundi 24 février 2014 dans notre livraison N°298. Nous avons essayé d’attirer l’attention des autorités sur la menace imminente d’actes terroristes dans le cercle de Kolondiéba. On a visiblement pas été écouté, l’histoire nous donne raison. Relisez l’article, vous aurez du mal à nous croire que cela soit passé sous le nez et la barbe de nos autorités pour en arriver là où, nous sommes aujourd’hui.
C’est une véritable cellule djihadiste et probablement des adeptes du Mujao, qu’abritent le cercle de Kolondiéba et le village de M’Piessana dans l’arrondissement de Fakola dans la région de Sikasso. Le chef de cette secte n’est autre qu’un certain Birama Koné que les populations de M’Piessana veulent voir partir de leur village, à cause des faits et gestes ayant endoctriné tous les enfants du village. Sa secte prône aujourd’hui le djihad. M’Piessana est une paisible bourgade située dans la commune de Fakola à la frontière de la Cote d’Ivoire au nord, à l’extrême sud du Mali. Les populations vivaient en parfaite harmonie jusqu’à l’arrivée de Birama Koné. Ce dernier est un ressortissant de Blatiè dans l’arrondissement de Garalo, qui s’était exilé en Côte d’Ivoire. Il a été contacté il y a 15 ans de cela pour diriger la medersa de 3 classes du village. Selon une correspondance en date du 17 février 2014 adressée au ministre de la justice garde des sceaux, signée du chef de village de M’piessana Issa Fofana dont une copie nous est parvenue. Ce fut une erreur monumentale de leur part que d’avoir sollicité les services de ce monsieur.car accueilli avec tous les honneurs, il a même épousé une femme du village. Il devint l’imam de la seconde mosquée du village. Sûr d’être bien installé, Birama Koné a radicalement changé son comportement. Il s’habilla de plus en plus bizarrement, portant des pantalons courts, la barbe teinte au henné au model de Oumar Hamaha du Mujao qui voulait conquérir tout le Mali, de Tombouctou à Kolondiéba. Justement c’est dans le cercle de Kolondiéba que notre apprenti djihadiste, selon la lettre du chef de village commença à déraciner les enfants à qui il enseigne l’intolérance, la désobéissance parentale, car selon lui, les enfants doivent respecter les parents dans les limites autorisées par l’islam. Les enfants dont les parents ne respectent pas ce principe doivent prendre leur autonomie vis-à-vis d’eux. Il enseigne que les coutumes et les traditions du village sont Haram (non tolérées en islam). Les manifestations à caractères festives sont interdites. Les femmes doivent se voiler obligatoirement. Les élèves qui ont 15 ans et plus n’ont plus le droit de porter des pantalons qui descendent sur la cheville. La télévision, la cigarette, manger ou collaborer avec un chrétien sont Haram. Bref, les élèves sont tellement endoctrinés qu’ils ne sont plus en harmonie avec leurs parents ni avec les autres habitants du village. Certains ont même rompu les liens avec leurs propres parents qu’ils considèrent comme des mécréants (cafres). Selon Birama Koné, le début et la fin du mois de carême ne doit pas être annoncés à la radio mais à vue d’œil.
Dans sa lettre le chef de village affirme qu’il a tout fait pour créer une tension entre les populations, étant l’imam de la seconde mosquée, il refuse de prier sur la dépouille de toute personne qui ne prie pas derrière lui dans sa mosquée. Il ne tolère pas la célébration du Maouloud. Il ne rate pas une occasion pour défier le chef de village et notabilités pour qui il n’a le moindre respect.
Au fil des ans, ses adeptes se sont multipliés et le village s’est rempli. La tension est palpable dans l’air et un affrontement est imminent. C’est ainsi que les ressortissants du village résidant à Bamako ont constitué une délégation pour essayer de désamorcer la bombe, car elles constatent un risque imminent d’affrontement entre les adeptes du djihadiste et le reste du village. Mais rien à faire : Birama Koné continue ses prêches radicales et la pratique d’un islam digne du Mujao et de Boko Haram. Soucieux de la cohésion sociale qu’un conflit confessionnel peut mettre en péril, le conseil du village a notifié à l’indélicat hôte de se retirer du village, toujours selon la lettre. Depuis lors, ses adeptes sont devenus de plus en plus agressifs et intolérants menaçant permanemment des gens avec des couteaux au nom d’un prétendu djihad qu’ils ont à mener. C’est alors que la gendarmerie de Kolondiéba saisie urgemment lui ordonna de quitter le village pour s’installer à Sokourani (village voisin). Ce qui a permis de faire baisser considérablement la tension au niveau du village. Mais, Birama revient fréquemment dans le village pour tenir des réunions secrètes avec ses adeptes que certains villageois affirment avoir même vu avec des armes à feu. A cause de son comportement islamiste, les fidèles musulmans ne prient plus ensemble pour des raisons fallacieuses dans ce village. Les jeunes islamistes formés par ses soins sont très agressifs. Et le village a décidé de prendre très au sérieux la menace, car ils sont tous déracinés.
Et l’un des plus agressifs, un certain Daouda Doumbia, selon le chef de village, Issa Fofana dans sa lettre, cherche à fabriquer une bombe artisanale à partir de la poudre à fusil. Il ne cesse d’affirmer sa sympathie pour les djihadistes du nord du Mali. En plus du village de M’Piessana, la secte a étalé ses ramifications au niveau des villages voisins comme Sokourani, Djonkoni et Fakola. Et de plus en plus, leur comportement se radicalise. Aujourd’hui, c’est une véritable cellule terroriste qui est en gestation dans cette partie du Mali selon la correspondance. Il est impensable que des gens comme Birama Koné et ses adeptes sont libres comme l’air et agissent sans être inquiétés, pour qui sait que l’on revient de loin, il y a un an de cela ces djihadistes menaçaient même le pays. Ils ont coupé des mains et des pieds faisant des manches courtes et des manches longues. L’on se rappelle aussi de la cellule dormante du Hezbollah démantelée par les services secrets et la police militaire ici à Bamako, il y a quelques mois de cela. Et pendant ce temps, on pense que les djihadistes ne sont seulement qu’au nord du pays oubliant qu’au sud peuvent naitre des groupes et des sectes capables de beaucoup de petites misères. A l’Etat de s’assumer face à la radicalisation de l’islam dans certaines localités du pays notamment dans la commune de Fakola. Face à cette situation qui risque de dégénérer à tout moment, si rien n’est fait, le nord du pays risque de devenir le souci mineur des autorités par rapport au sud. En tous les cas, il y a péril en la demeure.
Harber MAIGA