Rumeur terrifiante. Un véritable ragot effrayant. Quand la radio Kankan de Bamako se transporte sur la toile, cela peut faire mal. Surtout lorsque ces nouveaux « blablateurs » des réseaux sociaux entrent dans la danse, dont certains estiment qu’il suffit d’avoir la connexion internet, un ordinateur à sa disposition et des abrutis à sa solde pour devenir journaliste. Par leurs publications parodiques, ils ont réussi, durant tout le week-end, à susciter de l’émoi, pour ne pas dire de la psychose chez nombre de nos compatriotes.
Comme d’habitude, leur sport favori a été encore la question du terrorisme. Ils ont fait planer la menace sur la tête des pauvres Bamakois à tel point que certains n’ont pas daigné regarder le ciel durant tout le weekend, au risque de ne pas confondre une étoile avec une bombe envoyée par les gens d’Iyad Ag Ghali. Leur problème n’est jamais de savoir que les services de sécurité veillent au grain. D’ailleurs, ils contribuent, dans la plupart du temps, à discréditer l’outil de défense et celui de la sécurité du Mali. C’est pourquoi, l’arrestation par les agents des services de sécurité d’un envoyé du terroriste en chef d’Ançar Dine, Iyad Ag Ghali est passé sous silence, plutôt n’a pas fait le ‘’buzz’’ à l’instar de leurs infos alarmistes et alarmantes. Comme celle du décès du Président IBK.
Eh bien ! Par les rumeurs, on a réussi à tuer le chef d’Etat malien. Qui pouvait imaginer cela ?
Des absurdités argumentées ont enterré la première institution du pays, le président démocratiquement élu d’un pays souverain.
Comme une chaîne, le conditionnement de l’opinion se fait sur la toile, ensuite des protagonistes plus informés que les satellites de la NSA prennent le relais pour passer des coups de fil, ou balancer des SMS comme s’ils veulent s’informer de la véracité d’une info, qui n’est autre qu’une intox peaufinée par eux-mêmes. En la matière, ils ne laissent aucune chance à leurs interlocuteurs de douter de leur info.
D’ailleurs, par rapport à la trainée de poudre du week-end dernier sur la mort du Président IBK, il ne fallait pas suivre ces mauvais parfumeurs, qui fanfaronnaient comme s’ils disposent d’un quelconque certificat médical du chef de l’Etat malien. Aussi, ils sont devenus, du coup, des spécialistes de la gestion d’une transition démocratique. Ils nommaient et déclassaient les personnalités qui devraient succéder au ‘’Mandé Massa’’ à Koulouba.
De la même manière qu’ils ont tué Pr Dioncounda Traoré en 2003, ils avaient réussi à tailler le cercueil du prince du jour.
En raison de son explosion, de sa multiplication, de sa surabondance, l'information sur la santé du président Ibrahim Boubacar Kéita est devenue littéralement contaminée, empoisonnée par toutes sortes de mensonges, polluée par des rumeurs, par des déformations et manipulée par des distorsions et une haine viscérale contre l’homme. A tel point qu’il faut voir derrière la main des têtes connues en la matière. Et lorsqu’ils se sont rendu compte que leur poudre a été mouillée par le retour d’un IBK pimpant, ils voulaient envoyer le reste du sac au Porte-parole du gouvernement afin de l’obliger à faire un communiqué. Mais celui qui assume ce rôle, un vieux de la vieille, Dr Choguel K. Maïga n’est pas de ce genre : une autorité qui panique à une moindre rumeur colportée. Comme Paul Claudel, il a vite compris qu’il y’a des idées qui partent comme de la poudre et d’autres qui cuisent comme des choux.
Seul le silence est grand, tout le reste est…
La Rédaction