Depuis la semaine dernière, des menaces terroristes planent sur notre capitale. Du coup, dans les milieux sécuritaires et au sein de la population, c’est la psychose. Et si rien n’est fait ou entrepris par nos plus hautes autorités, notamment militaires, Bamako risque dans les jours à venir d’être ensanglantée comme c’est le cas actuellement dans la capitale tchadienne, Ndjamena, où sévissent les criminels de Boko Haram.
Frapper là où l’on s’attend le moins et où cela fait le plus d’effet, c’est la marque de fabrique des jihado-terroristes. Après l’attentat spectaculaire du 6 au 7 mars 2015 au restaurant «La Terrasse» sis au quartier hippodrome dans la «Rue Princesse», l’on croyait que les velléités des jihadistes à nuire dans notre capitale étaient circonscrites. Mais, la semaine dernière, elles ont refait surface avec des menaces d’attaques terroristes visant à porter un coup dur à la quiétude des populations bamakoises.
Ces menaces interviennent après les récentes attaques meurtrières qu’a connues notre pays à ses frontières, notamment celles de Nara à la frontière Mali-Mauritanie, de Misséni, à la frontière Mali-Côte d’Ivoire et de Fakola également à la frontière Mali-Côte d’Ivoire, certaines ayant été revendiquées par l’organisation terroriste Ançar Dine d’Iyad Ag Ghaly. C’est cette même organisation d’Iyad, qu’on peut désormais qualifier d’ennemi N° 1 du Mali, menace encore de mettre Bamako à feu et à sang. Et cela, avec ses alliés.
Ces menaces terroristes doivent être prises très au sérieux. En fait, elles remettent en question la relative stabilité que notre pays s’évertue à reconstruire depuis la signature le 20 juin dernier de l’accord pour la paix et la réconciliation par toutes les parties prenantes à la crise. Reste maintenant à savoir quelle stratégie le système gouvernemental en matière de sécurité a mis en place pour contrer les attaques jihadistes annoncées. Surtout que notre politique sécuritaire, sous le ministre-monarque, Sada Samaké, qui se dit très fort pour barrer la route à un éventuel coup d’Etat contre le président IBK, est devenue archaïque et inopérante au regard du grand banditisme galopant dans notre capitale.
Avec ces graves menaces terroristes, comment le gouvernement compte-t-il mieux sécuriser la vie des citoyens avec des structures (police, gendarmerie, garde nationales...) extrêmement mal équipées et aussi mal mobilisées ? Comment l’Etat parviendra-t-il à une meilleure lutte contre le terrorisme programmé dans notre capitale par des criminels, alors que nos autorités actuelles peinent encore à réfléchir à des réformes pertinentes au lieu de rester aveuglement cramponnées à des moyens obsolètes de lutte contre un phénomène d’une grande importance ?
Ces questions ont toute leur importance et méritent d’être posées, car l’heure est grave et la panique gagne du terrain au sein de nos populations. Sans une active coordination de nos services de renseignements, un chaos risque de s’installer dans ce pays mal préparé à des d’attentats, où il est facile d’abriter et de préparer des actions de ce genre, mais très compliqué de les déceler à temps et de les éradiquer. En tout cas, nos forces de défense et de sécurité doivent multiplier d’ardeur et de vigilance pour contrecarrer ces attentats annoncés dans notre capitale.
En somme, l’heure est maintenant à une vigilance plus accrue des populations, car les démons sont dans la cité. Chacun de nous doit désormais se considérer comme un soldat, un intrépide combattant avec la hargne de vaincre, de mettre systématiquement en échec tous ceux-là dont l’ultime dessein ne consiste qu’en la détérioration de notre climat social. De ce fait, il faut une bonne franche collaboration avec nos forces de sécurité en dénonçant le plus tôt possible tout cas suspect de nature jihadiste. L’union et la solidarité pour barrer la route à l’ennemi !
Bruno E. LOMA