Si le président du parti Sadi s’était jusque-là réclamé de la mouvance présidentielle, le doute est plus que jamais permis après le débat autour des questions orales que l’honorable Mariko a adressées aux ministres Tréta et Samaké, le 2 juillet dernier.
A la faveur de la conférence de presse de restitution qu’il a animée le 11 juillet 2015, au siège de son parti, Oumar Mariko, député élu à Kolondièba et non moins patron du parti Sadi, a été encore une fois amené à clarifier la position de son parti par rapport a la majorité présidentielle. Interrogé par rapport au bord auquel il appartient désormais, l’élu clame être du côté du peuple malien.
Les raisons qu’il avance sont toutes simples: «ceux qui se réclament de l’opposition n’ont plus d’alternative à nous proposer, alors qu’il y a trop de déchets dans la majorité présidentielle». Le président de Sadi répondait ainsi à la question d’un confrère, relative à l’attitude de certains députés de la majorité présidentielle qui avaient pris faits et cause pour le ministre du Développement rural lors de séance des questions orales, lorsqu’ils avaient applaudi les propos du ministre Bocary Tréta tout le long de la séance plénière.
Si l’honorable Mariko minimise cette attitude en ne l’imputant qu’à quelques élus du RPM, il reconnait toutefois qu’il n’y a pas de cohésion au sein de la mouvance présidentielle à laquelle il appartient. «Il y a trois tendances au sein de la majorité. Il y en a qui soufflent dans la même trompète que l’opposition, notamment l’URD. Eux, ils veulent avoir la main basse sur notre pays. Il ne faut pas perdre de vue que les mêmes personnes se retrouvent dans les partis comme l’Adema, l’URD et le RPM. Au sein de ces trois partis, il y a une autre catégorie de gens qui n’ont rien compris et se meuvent au bon vouloir de la première tendance…», caricature l’orateur.
Par ailleurs Oumar Mariko a rappelé que les paysans qui constituent l’écrasante majorité de la population, indexent, à tort ou à raison, l’entourage du président de la République. «Si on se comprend, IBK et nous, on cheminera ensemble. Mais ce n’est pas le cas, on dira que le «vieux», lui aussi, se reproche quelque chose», a-t-il dit, tout en souhaitant que les mauvaises graines soient extraites du lot. Il faut dire que les sorties musclés de l’honorable Mariko contre le pouvoir en place depuis un certain temps jettent le doute sur ses rapports avec celui-ci.
Bakary SOGODOGO