Sa Majesté Le Roi Mohammed VI a présidé lundi 13 juillet 2015 au Palis Royal à Casablanca, la cérémonie d’annonce de la création de la Fondation Mohammed VI des Oulémas africains. La Fondation Mohammed VI des Oulémas africains se veut une instance destinée à unifier et coordonner les efforts des oulémas musulmans, au Maroc et dans les autres Etats africains, en vue de faire connaître les valeurs de l’islam tolérant, de les diffuser et de les consolider. Le Maroc, à qui revient le mérite d’avoir propager les valeurs islamiques, partage avec les pays africains la même doctrine, le même rite, ainsi que la même sensibilité soufie, conforme à la voie héritée de la Sounna.
La mise en place de cette Institution illustre, également, la volonté indéniable du Souverain de répondre aux attentes exprimées, à titre officiel de la part des pays africains, concernant le besoin de formation d‘Imams et de Prédicatrices et à l’ardente aspiration exprimée par les Oulémas africains qui procède de leurs ancêtres, lesquels, pour la plupart, ont acquis leur savoir religieux auprès des érudits au Maroc.
Fondation Mohammed VI des Oulémas africains se veut une instance destinée à unifier et coordonner les efforts des oulémas musulmans, au Maroc et dans les autres Etats africains, en vue de faire connaître les valeurs de l’islam tolérant, de les diffuser et de les consolider.
A cette occasion, le porte-parole du Palais Royal, historiographe du Royaume, Abdelhak Lamrini a prononcé une allocution devant le Roi, Amir Al Mouminine, dans laquelle il a souligné qu’ « en application des Hautes instructions données par Votre Majesté, en Votre qualité d’Amir AlMouminine, il a été procédé à la création de la Fondation Mohammed VI des Oulémas africains, placée sous la présidence effective de Votre Majesté ».
Lamrini a souligné que le Roi, Amir Al Mouminine a bien voulu nommé Ahmed Toufiq, ministre des Habous et des Affaires Islamiques, président délégué de la Fondation Mohammed VI des Ouléma africains.
Le président délégué de la Fondation, Ahmed Toufiq a, par la suite, prononcé une allocution dans laquelle il a souligné que la décision de créer cette institution n’est pas liée à une circonstance particulière, elle ne procède pas non plus d’une idée fortuite. Elle est l’expression d’un travail en profondeur, adossé à un riche capital accumulé dans les relations du Royaume du Maroc avec une trentaine de pays d’Afrique par le passé, tout comme elle se base sur une conjonction de points d’intérêts communs en rapport avec le présent et l’avenir.
S’agissant de ces liens enracinés dans le passé, M. Ahmed Toufiq a fait observer qu’ils se manifestent à travers le brassage humain entre le Royaume du Maroc et les profondeurs subsahariennes du continent africain, comme ils se révèlent dans le patrimoine civilisationnel et culturel commun, ainsi qu’en témoigne, en particulier, l’unité du facteur religieux dans ses dimensions se rapportant à la doctrine, au rite et à la sensibilité spirituelle.
Parmi les marques de cet engagement renouvelé dans l’exercice de la Haute responsabilité durant les dernières décennies, il y a lieu de mentionner, a poursuivi M. Toufiq, la construction de mosquées dans ces pays, la présence régulière d’Oulémas africains aux causeries hassaniennes du Ramadan, la création de la Ligue des Oulémas du Maroc et du Sénégal, la mise en place de l’Institut des études africaines et l’organisation de conférences sur les tariqas soufies.
Adhésions africaines
Le président délégué de la Fondation a indiqué que la Fondation Mohammed VI des Oulémas africains se veut un espace pour l’effort d’ijtihad recommandé, afin de tirer bénéfice, de manière circonstanciée et selon les possibilités offertes, du modèle de gestion du fait religieux tel que Votre Majesté l’a initié, dans ses volets relatifs à la pensée, à l’encadrement et aux prestations de service.
Dans une allocution au nom des Oulémas africains, le président de l’instance de la Fatwa et du Conseil islamique du Nigéria, Cheikh Ibrahim Saleh Al-Hussaini a souligné qu’« au moment où nous vivons des heures de tristesse et de souffrance à cause des revers du sort qui ont frappé la Oumma, faits d’extrémisme et d’excès en religion dont souffrent nombre de pays, voilà que nous parvient l’appel de SM le Roi, Amir Al Mouminine, protecteur de la religion et du culte, que Dieu L’Assiste, appel auquel nous avons promptement répondu, pour la constitution de cette fondation ». Cette Fondation voit se rassembler Oulémas africains, marocains et autres, en réponse à l’impératif de porter la parole de Dieu, et ce en droite ligne de la conduite de nos prédécesseurs qui ont assuré la diffusion de l’Islam, dans sa nature première immaculée, à travers tout le continent africain, une nature faite de hautes vertus et de valeurs magnanimes destinées à assurer le bonheur de l’humanité entière, at-il indiqué. Le Maroc, à qui revient le mérite d’avoir propager les valeurs islamiques, partage avec les pays africains la même doctrine, le même rite, ainsi que la même sensibilité soufie, conforme à la voie héritée de la Sounna. « Nous nous reconnaissons tous, en effet, dans la doctrine achaarite, le rite malékité et la voie de l’Imam Al Jounaid concernant les pratiques comportementales, c’est pourquoi nous considérons l’appel à la création de cette Fondation comme étant une initiative intervenant au moment opportun », a-t-il considéré. « Au nom des vénérables Oulémas d’Afrique présents et ceux qui n’ont pas pu venir pour des raisons valables, sachant leur résolution à y prendre part ultérieurement, inchallah, nous proclamons notre adhésion à cet appel qui vient à point nommé », a-t-il dit.
Islam tolérant
La Fondation Mohammed VI pour les Oulèma Africains a pour objectifs de prendre toute initiative permettant d’intégrer les valeurs religieuses de tolérance dans toute réforme à laquelle est subordonnée toute action de développement en Afrique, que ce soit au niveau du continent qu’au niveau de chaque pays, d’animer l’action intellectuelle, scientifique et culturelle en rapport avec la religion musulmane, de consolider les relations historiques qui lient le Maroc aux autres Etats africains et de veiller à leur développement.
Elle oeuvrera également en faveur de l’institution de centres et d’établissements religieux, scientifiques et culturels, la revitalisation du patrimoine culturel islamique africain commun, en le faisant connaître et en œuvrant à sa diffusion, sa conservation et sa sauvegarde, outre l’instauration de relations de coopération avec les associations et les organismes poursuivant les mêmes objectifs.
Cette cérémonie s’est déroulée en présence du Chef du gouvernement, des présidents des deux Chambres du Parlement, de Conseillers de SM le Roi, des membres du gouvernement, des représentants du corps diplomatique des pays islamiques accrédité au Maroc, des officiers supérieurs de l’état-major général des Forces Armées Royales, des oulémas participant aux causeries religieuses du mois sacré de Ramadan, des présidents des conseils locaux des oulémas, des élus, ainsi que d’autres personnalités civiles et militaires.
B. Daou