Cette crise que nous traversons aujourd’hui dans nos cœurs et dans nos esprits dévoile chaque jour qui passait le vrai visage de certains de nos cadres, dirigeants et autres leaders politiques, religieux ou de la société civile. Cette partie cachée de leurs personnalités n’était pas du tout connue du grand public. Mais, hélas, avec le brusque changement de la vie de l’Etat, nous commencions à les découvrir un à un et les uns après les autres. Le cas qui nous intéresse aujourd’hui est celui de M. Tiéman Coulibaly, ancien ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale.
En effet, l’arrivée de Tiéman à la tête du département des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale, avait été beaucoup appréciée pour son pragmatisme et surtout son sérieux dans le travail. Mais, certaines sorties récentes du chef de la diplomatie malienne restait à désirer. Le Mali traverse une situation cruciale et exceptionnelle. Cette réalité exige à son tour une gestion exceptionnelle des affaires publiques.
Cette gestion passe tout d’abord par le dynamisme, la fermeté et surtout le ton de la diplomatie malienne qui devrait exprimer toute la volonté des autorités maliennes, du peuple malien et surtout du sérieux de l’Etat malien de résoudre ces nombreuses crises tout en gardant la tête haute.
Au lieu de cette fermeté et le ton diplomatique d’un Etat sérieux, nous assistions des sorties à la limite de l’humiliation de la part du Ministre en charge de la diplomatie. La dernière sortie en date est celle du voyage sur Ouagadougou pour répondre à l’appel de Blaise Compaoré, l’impopulaire médiateur de la crise malienne.
Avec ce départ précipité sur Ouagadougou sans savoir pourquoi exactement, avec qui précisément et autour de quoi, le Ministre Tiéman avait montré aux Maliens qu’il n’a ni une fermeté diplomatique, ni le choix du «où» et du «comment» une négociation doit se tenir et avec «qui». Surtout la présence de Tibilé Dramé dans la délégation officielle de Dioncounda à Ouagadougou. Nous en venons à la question de savoir pourquoi cette présence quel titre ? Ou c’était Tibilé la cheville ouvrière de la diplomatie malienne ?
Le ministre Tiéman nous a prouvé que la diplomatie des bandits armés, des rebelles touaregs est plus efficace et dynamique que la sienne. Sinon, comment expliquer ce voyage chez Blaise Compaoré sans savoir les tenants et aboutissants d’une négociation et aussi avec qui ces négociations doivent se tenir. Seulement le médiateur de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a sifflé, et il faut se rendre à Ouaga coûte que coûte.
Avait-t-il la manie de voyager par avion ? Ou simplement montrer aux Maliens qu’il bouge beaucoup au compte de son «président» ? En tout cas, nous ne comprenons nullement ce qui faisait courir le Ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale, M. Tiéman Coulibaly. Par ce que tout simplement, la vraie diplomatie doit savoir dire NON à certaines occasions. « Qui veut la paix, prépare la guerre», dit l’adage. Le Ministre semble oublier cette notion.
En toute logique, le Ministre devrait exiger des conditions préalables pour même être dans la ville avec des gens qui ont commis toute sorte de crimes contre le Mali et les Maliens, à plus forte de s’asseoir autour d’une même table comme si de rien n’était. S’il devait discuter avec les Maliens du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) et d’Ançar- dine, le Ministre Tiéman devait exiger d’abord, au moins une excuse publique au peuple malien comme condition sine- qua non d’un contact direct avec l’Etat malien pour la mémoire de ceux qu’ils avaient égorgé à Aguel’hoc, de ceux qu’ils ont lapidé, amputé, coupé les pieds, violé, volé et torturé à Gao, Tombouctou et Kidal. Ils nous doivent au moins cela, Monsieur le Ministre !