L’ambassadeur de la CEDEAO au Mali sur les activités des jihadistes : » Une colonne de 17 pick-Ups bourrés de drogue récemment aperçue au nord » dixit Aboudou Cheacka Touré
Publié le mercredi 12 decembre 2012 | L'Indépendant
La révélation de l’ambassadeur de la CEDEAO confirme plus ou moins une réalité connue de chaque Malien. Dans l’une de nos récentes publications, nous annoncions l’arrivée de petits avions dans les villes de Tombouctou et Gao. Si certains faisaient la navette entre le nord du Mali et des émirats du golf, d’autres par contre partaient directement vers l’Amérique latine. Bénéficiant d’un immense territoire où rien ne leur échappe, les bandits de la bande sahélo-saharienne qui ont convergé vers le nord du Mali ne pouvaient espérer meilleure occasion pour perpétuer l’économie de la drogue et du trafic.
Cheaka Aboudou Touré, le représentant spécial du président de la Commission de la CEDEAO au Mali
Le nord du Mali est passé depuis avril dernier sous la coupe des groupes islamistes prétendant agir au nom de l’islam pour appliquer la charia. Les mains et pieds des voleurs sont coupés, des couples châtiés ou lapidés à mort, des jeunes interdits de loisir et des femmes astreintes au port du voile, la liste des exactions commises par les fous de dieu est loin d’être exhaustive. La population malienne a toujours dénoncé la motivation de ces bandits armés et attiré l’attention de la communauté internationale sur leurs agissements. Aujourd’hui, c’est l’ambassadeur de la CEDEAO au Mali, Aboudou Cheacka Touré, qui vient de lever un coin du voile sur leurs motivations réelles. Il a déclaré à l’occasion du séminaire de sensibilisation au déploiement militaire de la MISMA, que 17 pick ups, tous remplis de drogue, avaient été aperçus au nord du Mali. Accréditant du coup la thèse, selon laquelle, l’économie du trafic et de la drogue a pignon sur rue au nord du Mali. Aboudou Cheacka Touré a ajouté que » la charia n’est qu’un épiphénomène pour masquer l’économie du trafic et de la drogue « .
Preuve que les groupes armés du nord (AQMI, MUJAO, Ansar Eddine) se battent pour alimenter le réseau du terrorisme international et la criminalité et non pour appliquer la charia.
L’ambassadeur de la CEDEAO a laissé entendre que le dialogue initié à Ouagadougou n’a pas été imposé, c’est une exigence des Maliens. L’objectif recherché selon le diplomate de l’organisation régionale ouest africaine est d’identifier la cible à combattre avant toute intervention militaire étrangère. C’est le dialogue qui nous permettra de savoir ceux qui sont pour l’intégrité territoriale du Mali et la laïcité. Aboudou Cheacka Touré de préciser que la solution militaire est destinée à chasser les narcotrafiquants et les terroristes. La solution politique pour des Maliens qui à un moment donné ont fauté et qui ont reconnu leurs erreurs.
L’allusion du représentant de la CEDEAO est claire. Il s’agit des combattants du MNLA et d’Ansar Eddine, deux groupes considérés comme maliens dont l’un est autonomiste et l’autre islamiste. Contrairement à AQMI et au MUJAO réputés radicaux et venus de l’étranger.
Pour finir, l’ambassadeur de la CEDEAO a déclaré que le dernier point ne peut qu’être la solution judiciaire. Qui plus est l’apanage du gouvernement qui pourrait en temps opportun situer les responsabilités.