« Dieu préserve-moi de mes amis, mes ennemis je m’en occupe », dit un dicton populaire, qui sied bien au cas du président de la République du Mali aujourd’hui.
Selon une anecdote chinoise, « il n’est jamais facile d’être un grand homme », car un grand homme est celui-là qui vit de solitude, qui sait se cacher pour lécher les plaies de ses souffrances jusqu’à la cicatrisation, qui sait dompter ses états d’âme et ses émotions personnelles ; qui sait souffrir le martyre pour les autres et par les autres, etc.
L’affaire fait grand bruit dans la presse et sur les réseaux sociaux. L’opinion nationale s’en délecte goulûment. Un baron du parti présidentiel (le RPM) de surcroît membre du gouvernement serait à l’origine de la folle rumeur ayant donné pour mort le président IBK depuis la Turquie.
Dans le contexte de guerre ou de guéguerre larvée qui secoue présentement le parti, voire la majorité dite présidentielle, ne serait-on pas entré dans une autre phase de ce combat de Titans ? Sinon, comment être si cruel jusqu’à enterrer vivant celui sans lequel on n’est rien ou presque ?
En tout cas, si l’information se confirmait, ce serait le comble de l’ampleur du drame qu’aurait été la vie politique de l’homme IBK, car ses pires ennemis se seraient révélés être au sein du cercle restreint de « ses amis » de tous les temps.
L’on comprendrait alors plus aisément toutes les difficultés qui ont jalonné le parcours de l’homme jusqu’à ce jour. Est-ce aussi l’une des raisons de son « enfermement » et de son « inaccessibilité », selon les mêmes « amis » ?
Comment pourrait-il en être autrement si durant ces nombreuses années l’homme s’était effectivement rendu compte qu’il n’avait réellement d’amis que de façades ou de circonstances pour avoir été seul à affronter généralement toutes les dures épreuves ? Quel supplice et quelle tristesse que d’être dans une telle situation !
Pauvre d’IBK qui, visiblement, ne peut compter que sur sa fidèle et dévouée épouse. Et pourtant, quel que soit le dévouement d’un être, il arrive des moments où l’on peut faillir parce que seul Dieu est infaillible.
B. Sidibé