A l’initiative du ministère de l’Urbanisme et de l’Habitat, le mardi 14 juillet dernier, quatre membres du gouvernement ont visité le site réservé à la construction des logements sociaux à N’Tabacoro. Un site dont une grande partie a déjà été occupée par des particuliers qui y ont construit plusieurs maisons.
Convaincre les occupants du site réservé à la construction de logements sociaux à N’Tabacoro (outre les 1500 logements sociaux déjà construits dans la même zone ndlr) à libérer les lieux sans violence afin de permettre au ministère de l’Urbanisme et de l’Habitat de poursuivre ses travaux de construction de logements sociaux. Tel était en substance l’objet de la présence de quatre membres du gouvernement à N’Tabacoro, le mardi 14 juillet dernier, sur le site réservé à la réalisation d’autres logements sociaux au profit des populations maliennes. Il s’agit du ministre de l’Urbanisme et de l’Habitat, Dramane Dembélé, son collègue des Affaires Foncières, des Domaines de l’Etat et du Patrimoine, Mohamed Aly Bathily, celui en charge de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation, Idrissa Maïga et le ministre en charge de la Sécurité Général. Sada Samaké. A préciser que le ministre de la Justice des Droits de l’Homme, garde des sceaux, Mahamadou Diarra qui devait aussi être de la délégation n’a pas pu effectuer le déplacement.
Pour rappel, c’est à travers un décret du conseil des ministres à la date du 4 mai 2009 que le gouvernement a autorisé et déclaré d’utilité publique les travaux de réalisation des logements sociaux de N’Tabacoro dans la commune rurale de Kalabancoro, cercle de Kati, sur une parcelle de 350 Ha 34a 67 ca. Un décret qui sera suivi le 2 mars 2011 par un second décret autorisant l’extension des travaux respectivement sur des zones s’étendant sur 86 hectares 01 a 43 ca, 263 hectares 71 ares 11 ca, et 300 hectares 00 ares, 00 ca. Des parcelles toutes affectées par le même décret du 2 mars 2011 au ministère du Logement et des Affaires Foncières d’alors, en l’octroyant les titres fonciers N°46 853, N°46 854 et N°46 857.
Problèmes : sur les 350 hectares 34 ares 67 ca initialement réservés par le décret ministériel du 4 mai 2009 à la réalisation des travaux de logements sociaux, environ 8 hectares sont déjà occupés par les populations déguerpies de la zone aéroportuaire.
A en croire, le secrétaire aux revendications de leur association dénommée ‘’Faso Djo bara’’, Mohamed Koné, les membres de l’Association occupent environ 180 parcelles. Et à ses dires, les occupants disposent tous des titres fonciers depuis 2004. « Nous avons été déguerpies de la zone aéroportuaire. Et c’est avec l’accord de trois départements ministériels que nous avons été installés sur ce site. Nous ne pouvons pas comprendre que ce même gouvernement nous demande aujourd’hui de quitter les lieux avec nos titres fonciers», s’est-il indigné.
Interrogé par le ministre Mohamed Aly Bathily s’ils ont été dédommagés ou pas pour libérer les lieux, Mohamed Koné a révélé qu’ils n’ont pas reçu un « copeck ».
Pourtant, l’Etat malien à travers le ministère de l’Economie et des Finances a procédé au recensement des détenteurs de titres fonciers portant sur l’espace indiqué. Et selon nos informations, la somme injectée pour leurs dédommagements s’élève à 4 659 435 850 FCFA.
Question : où sont donc passés ces sous ?
Visiblement surpris et étonné par la complexité de la situation, le ministre des Affaires Foncières, des Domaines de l’Etat et du Patrimoine, Mohamed Aly Bathily, prenant la parole au nom de la délégation, a demandé aux responsables de l’Association ‘’Faso djo bara’’ de fournir les copies de l’ensemble de leurs titres fonciers afin de permettre au gouvernement de pouvoir les examiner et de situer les responsabilités.
A quelques mètres du premier espace se situe les zones d’extension qui s’étendent respectivement sur 86 hectares 01 a 43 ca, 263 hectares 71 ares 11 ca, et 300 hectares 00 ares, 00 ca. Là-bas, le constat est plus amer. Pour cause, ne disposant ni de titres fonciers encore moins d’autorisations de construire, plusieurs particuliers y ont érigé de belles maisons à coût de millions. « Comment peut-on se hasarder à jeter de l’argent par la fenêtre en construisant sur une parcelle sans titre foncier ni autorisation de construire ? » s’est étonné le ministre Bathily. Avant d’appeler les populations à respecter les textes.
Contrairement au premier site, les occupants du second site, sur lequel il y a environ 17 873 parcelles déclarent avoir acheté les dites parcelles avec la mairie, la préfecture et des particuliers.
Le ministre de l’Urbanisme et de l’Habitat, Dramane Dembélé et ses collègues ont exigé l’arrêt immédiat des travaux afin de tirer les choses au clair pour que les travaux de construction des logements sociaux puissent démarrer.
A suivre…
Lassina NIANGALY