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L'Indépendant N° 3163 du 12/12/2012

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Message du président Dioncounda Traoré après la démission de Cheick Modibo Diarra
Publié le mercredi 12 decembre 2012  |  L'Indépendant


Dissolution
© aBamako.com par S.A
Dissolution du gouvernement : La déclaration du président malien par intérim, Dioncounda Traoré


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Chers compatriotes, Chers partenaires et amis du Mali.

Dans la nuit du lundi au mardi 11 décembre 2012, le Premier ministre Cheick Modibo Diarra a annoncé sa démission ainsi que celle de son gouvernement.

Cette démission m’a été formellement remise par écrit, j’en ai pris acte et je l’ai acceptée.

Je voudrais saluer ici Cheick Modibo Diarra pour les services rendus à la Nation, pour ses qualités d’homme ainsi que pour notre collaboration.

En ce qui me concerne, j’aurai tout entrepris pour éviter une crise ouverte au sommet entre le Président et le Premier ministre, parce que le seul objectif qui vaille c’est le Mali et le seul sacrifice qui vaille, c’est le sacrifice consenti pour les intérêts supérieurs du Mali.

Si la démission du gouvernement à la suite de celle du Premier ministre est une pratique orthodoxe en démocratie, je voudrais vous rassurer sur la conscience aiguë que j’aie des urgences du pays et de vos attentes en raison du préoccupant enjeu de sécurité globale et de la nécessaire continuité dans la gestion des affaires publiques.

Mes chers compatriotes,

Les événements que nous vivons impliquent forcément un nouveau report de la date des concertations nationales.

Ces assises, dont nous ne pouvons pas faire l’économie, ont pour but, vous le savez, de mettre en dialogue les forces vives de notre nation pour dégager une vision partagée et un consensus sur les voies et moyens de sortie de crise.

J’ai personnellement veillé à ce que, dans leur préparation, ces assises restent dans le cadre de la Constitution.

Et c’est pour permettre une approche plus inclusive et plus transparente que nous avions fait reporter leur tenue.

Force est cependant de constater qu’en dépit de ces mesures, il n’a pas régné au sein des parties prenantes, ni la sérénité, ni l’humilité, ni l’esprit constructif sans lesquels ces concertations nationales ne sauraient que diviser davantage les acteurs de la vie nationale au lieu de les unir.

Les organes, dont la création a été proposée, avaient pour but de drainer vers le même but toutes nos capacités et toutes nos volontés positives. Certains dont la commission nationale aux négociations seront mis en place incessamment.

Je mesure aussi l’urgence d’une feuille de route traduisant d’abord un consensus sur ce que nous devons faire immédiatement, avec qui, comment et quand, et donnant ainsi des gages à nos partenaires ainsi que plus de légitimité à leur accompagnement.

Car ne nous y trompons pas ; le Mali n’est pas une île perdue aux confins des océans. Le Mali ne peut pas vivre seul. Nous sommes membre à part entière de la Communauté des nations et tenus par là même à remplir nos contrats.

Concernant la feuille de route nous sommes déjà très avancés et l’attente de la Communauté internationale trouvera une réponse à la mesure de l’urgence.

Et pour prévenir de futurs désagréments, et ayant tiré toutes les leçons, j’ai décidé de mettre en place une équipe plus légère mais plus inclusive pour la tenue d’assises ayant les mêmes objectifs mais sans la conflictualité que nous avons tous déploré ces derniers jours.

Chers partenaires et amis du Mali,

Je voudrais réaffirmer ici la pleine conscience des Maliennes et des Maliens de leur situation particulière et de leurs responsabilités envers les autres peuples du monde et réitérer les requêtes que nous avons envoyées à la CEDEAO, à l’UA, à l’UE et aux Nations Unies de même que celles spécifiques envoyées à la France et aux Etats Unis d’Amérique.

Nous souhaitons plus que jamais que le CONOPS (Concept d’opération stratégique) élaboré par la CEDEAO et adopté par l’UA permette au Conseil de sécurité de prendre rapidement une résolution autorisant le déploiement des forces africaines et amies du Mali.

Je voudrais également réaffirmer notre ouverture au dialogue avec tous ceux qui préalablement renoncent à toute idée d’indépendance et d’autodétermination et à toute velléité d’atteinte à la laïcité de notre république.

Mais chacun sait, qu’il n’y a pas de dialogue possible avec le terrorisme, le crime organisé, les narco trafiquants. C’est pourquoi le volet militaire pour la sortie de crise, parce qu’il est incontournable doit être préparé avec autant de détermination et de célérité.

Mes chers compatriotes,

Nous devons nous préoccuper de l’image que nous renvoyons aux autres.

Nous sommes un pays en crise certes, je suis le Président d’un pays en crise certes, vous êtes les citoyens d’un pays en crise certes, et de surcroit une crise multiforme et lourde de périls.

Mais le Mali éternel doit demeurer parce que le sursaut est non seulement possible mais impératif de notre part à tous et à toutes : le peuple et chaque citoyen, l’armée et chaque soldat, les hommes, les femmes, les jeunes et les vieux.

Si nous ne constituons pas dès aujourd’hui la chaîne sacrée de l’entente et de la cohésion nous resterons seuls, face à notre tragédie.

Je voudrais vous rappeler ici ce que j’avais déclaré le 29 juillet dernier et je cite:

Mes chers compatriotes

II y a un temps pour tout!

Il y a un temps pour la politique politicienne, un temps pour les ambitions personnelles, pour les intérêts individuels et corporatistes, un temps pour les querelles partisanes.

Mais aujourd’hui, aujourd’hui, c’est le temps de la mobilisation, de toutes et tous pour sauver notre pays en danqer. C’est le temps du dépassement et de l’oubli de soi…

Il s’agit de faire du Mali notre seule priorité. Il s’agit de ne plus perdre de temps dans les polémiques stériles…

Il s’agit de se focaliser sur l’essentiel, c’est-à-dire notre intégrité territoriale et notre démocratie…

Ce que notre attachement à notre pays, à notre intégrité territoriale, à l’unité de la Nation nous commande aujourd’hui, ce que les populations du Nord, nos compatriotes qui souffrent le martyr, ce que nos centaines de réfugiés et de déplacés nous demandent aujourd’hui, c’est d’être unis et solidaires devant l’adversité… » Fin de citation.Alors unissons nous pour sauver notre patrie, unissons nous pour préserver notre démocratie.

Unissons nous aussi derrière notre armée, qui malgré les difficultés du moment et les hoquets de l’histoire, s’est résolument engagée à accompagner loyalement le pouvoir civil de transition dans l’accomplissement de sa mission.

Mes chers compatriotes,

Je suis l’un de vous, je suis parmi vous, à votre écoute et attentif à toute solution pour le Mali.

Je n’ai pas la prétention d’être le berger et vous un troupeau.

Je vous remercie

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