La sous-représentativité de la majorité sédentaire au sein du comité de suivi, acceptée par Me Harouna Toureh, est la cause des difficultés que connaît le processus, car, numériquement forts, les sédentaires se voient attribuer la portion congrue. Ce qui reste une arête au travers de la gorge des populations.
Suspendus à cause des divergences au sein de la plateforme loyaliste, les travaux du comité de suivi de l’accord pour la paix ont repris hier dans un climat de confusion. La principale cause de ce désordre, c’est la crise interne qui prévaut au sein de la Plateforme des loyalistes. Il s’agit notamment de la question de représentativité qui est en train d’être gérée de façon solitaire par le Me Harouna Toureh. Ce qui a provoqué l’ire des autres membres de la Plateforme ; à savoir : les deux principaux mouvements de sédentaires (Ganda Izo et Ganda Lassal Izé). Car, à la surprise générale, lors de la désignation des membres du comité de suivi, le nombre des représentants des sédentaires (la majorité) s’est trouvé être inférieur à ceux des autres groupes de la même entité.
Un boulet dans les pieds de la paix
En effet, la Communauté Bellah aura un représentant, les sédentaires (Sonrais, Peuls et autres) 2 délégués. Au même moment, les Arabes se voient attribuer 4 sièges, dont l’un est occupé par l’ancien ministre de la Culture, Mohamed El Moctar. Trois places sont réservées aux Imghad, c’est-à-dire le Gatia.
Le hic est que cette décision a été entérinée par Me Harouna Toureh qui se fait représenter du coup par lui-même et un certain Abdramane Anassar alors qu’il n’a jamais consulté ses camarades à la base, chose qui a été mal comprise par la Plateforme, qui a protesté contre une telle imposture et demandé au gouvernement de trancher. Mais, ce dernier reste toujours sourd. Informées de la situation, les différentes structures de la Plateforme sur le terrain à Gao et Tombouctou sont sur les dents.
Désormais, c’est une évidence au sein de la Plateforme, notamment la composante importante des sédentaires que Me Toureh est tout simplement obnubilé par son propre confort et dans la logique d’écarter tout le monde du processus de paix.
Contrairement aux informations qui imputent le retard du démarrage du comité à un règlement intérieur, c’est plutôt la guerre interne au sein de la Plateforme qui fait rage qui en est la principale cause. Et il va sans dire que si cette question n’est pas résolue, il sera difficile de parvenir une paix durable.
Alpha Mahamane Cissé