Nous ne vivrons pas 200 ans. Et, même si, du fait des progrès de la médecine, un jour l'homme pourra espérer vivre cet âge, ne nous trompons pas, notre vie prendra fin un jour.
Quel que soit notre jouissance sur cette terre, toute vie a une fin. Très peu de gens se souviendront de nous. Même s'ils s'en souviendraient, cela aura quelle importance si nous n’avons pas été utiles aux autres ?
Nous ne faisons ni philosophie ni morale encore moins religion. Nous parlons de l'évidence.
Au crépuscule de notre vie, nous devons tous nous poser la question de savoir : Est-ce que nous avons posé un ou des actes utiles pour nos contemporains et nos descendances ?
L'impérieuse inspiration.
Deux Américains, le Soldat Bradley Manning et l'informaticien Snowden ont fait sacrifices de leurs vies pour leur idéal. Qu'on peut partager ou pas.
Manning, citoyen et soldat de la plus puissante nation au monde a osé donner les câbles diplomatiques dont il a eus connaissance au cours de ses fonctions à Assange pour diffusions.
Manning passera probablement le reste de sa vie en prison.
Assange, l'Australien qui a osé diffuser sur wikileaks les câbles diplomatiques, a fui son pays l'Australie pour l'Allemagne puis l'Angleterre. Aujourd'hui, il est reclus dans l'Ambassade Équatoriale de Londres depuis une éternité. Les Suédois, valets des USA, veulent l'attraper et l'extrader vers les USA.
Snowden , lui, est citoyen, fonctionnaire et informaticien américain. Il a osé démontrer à la face du monde que les USA écoutent et espionnent la terre entière.
Il a fui pour Hong Kong, ce pays par lâcheté s'en est débarrassé pour la Russie. Il a obtenu l'asile dans un pays d’Amérique latine.
Les pouvoirs Occidentaux européens par lâcheté lui ont refusé le survol de leur espace aérien pour regagner son pays d'asile. Bien que ses pouvoirs aient été écoutés.
Il s'agit ici d’occidentaux de pure souche. (Manning, Snowden, Assange) qui se sont mis en danger. Ils ont, en âme et conscience, dénoncé des faits. Ils seront un jour des héros mais leur existence actuelle est empoisonnée.
Nous autres maliens devrions être courageux.
Notre pays traverse une crise existentielle. La corruption a gangrené toutes les sphères de notre société. Elle est à la racine de nos maux. L'armée à l'image du reste de la société n'est pas en marge de cette dégringolade. Nos cadres certes, pour les plus honnêtes, vivent dans la peur car en dénonçant les crimes et délits ça sera eux qui payeront les pots cassés. Système pourri.
La légèreté avec laquelle le Président IBK a reçu le récent rapport du VEGAL est un scandale. IBK est aujourd'hui lui-même un problème pour le devenir du Mali. Car, il vous est trop facile de dire de bonnes choses mais très difficile pour vous de les appliquer. Relisons, dans votre message à la nation de nouvel an 2014, ce que vous avez si bien dit :
« Oui, je dis et redis que l’argent des Maliens est sacré et qu’il faut désormais l’utiliser à bon escient.
C’est pourquoi, je décrète l’année 2014, année de la lutte contre la corruption. Un combat dans lequel je demande à chaque malienne, chaque malien, de s’engager avec moi.
Nul ne s’enrichira plus illégalement et impunément sous notre mandat, Incha’Allah.
Je suis conscient que les familles souffrent, que les salaires sont dérisoires, et que tout ceci ne contribue pas à prévenir la corruption.
Tout ce qui sera en notre pouvoir de faire pour augmenter les revenus le sera, c’est mon rôle et ce sera ma fierté ».
« Les hommes et les femmes du gouvernement cesseront, croyez-moi, d’être à leur place, le jour où ils ne travailleront plus à un Mali qui arrive à nourrir ses enfants, à les éduquer convenablement, à les employer, bref à les encadrer dans un environnement hautement concurrentiel où les pays qui n’anticiperont pas resteront sur le quai. »
Ces mots, si éloquemment dits en face des maliens et maliennes, sont loin d’être traduits en acte. Après ces promesses fermement prises devant Dieux et le peuple, la Présidence et le Gouvernement du Mali ont battu tous les records de détournement de biens publics. L’impunité a atteint son plus haut niveau face à cette malversation destructrice de « l’honneur du Mali et du bonheur des Maliens » qu’un IBK candidat avait pourtant promis de rehausser. Cette situation déplorable est la principale cause de l’appauvrissement effroyable du nombre grandissant des maliens qui ont de la difficulté à s’assurer un repas quotidien.
Vu tout ce contexte pourri, il est très important que les cadres patriotes du Mali acceptent avec courage d’imiter Manning, Snowden et Assange dans la dénonciation de la mauvaise gestion du pays. Nos cadres et autres agents publics non corrompus doivent comprendre qu'ils sont irrémédiablement attachés eux et leurs descendance à cette nation, le Mali. Aucune peur, aucune lâcheté ne doit les empêcher d'informer ceux et celles qui se sont fixés comme missions d'informer vrai et juste pour notre devenir commun. Il ne sert à rien d'attendre ou d'espérer que vos tours de vols arriveront et laisser le Mali sombrer dans l’abîme. Le tour de tout le monde n'arrivera jamais. Dans l’honnêteté, nous y gagnerons tous.
Les princes du jour font semblant de n'avoir pas peur. Mais, en réalité, ce sont eux les plus grands peureux au monde. Sinon, pourquoi cette augmentation des écoutes téléphoniques réalisées de façon amateur surtout dans le milieu des gens de la presse? Une écoute téléphonique doit être raffinée, nos écoutes sont trop cracheuses. Ensemble nous ferons dans la justice l'avenir de notre nation.
Nos religieux.
S'ils croient réellement à Dieu, doivent demander publiquement à IBK des comptes sur sa gouvernance au lieu de jouer les supplétifs de l'Accord de paix. A la chute de Moussa TRAORE, un Imam, le plus important du Mali d'alors a failli se faire lyncher. Il n'a eu son salut qu'à l'agilité de ses jambes. Il est mort sans jamais redresser la tête. Cruelle histoire. C’est un fait historique et les faits sont têtus. Chers religieux, ne continuez pas à avoir les yeux doux devant ces flagrants détournements des biens publics des maliens. Notre doyen feu Boubacar KEITA de la Roue écrivait : « La roue de l'histoire tourne et personne ne peut l’arrêter » Dites publiquement la vérité à IBK. Nous préférons un IBK effondré à un Mali anéanti.
Ce pouvoir IBK, en installant la famille et les amis, peu ou pas efficaces, aux postes clés du pays, en cautionnant les surfacturations, en replaçant des retraités aux commandes de l’administration, en freinant l’intégration des jeunes compétents au marché de l’emploi, en devenant l'ami des mafieux, en mêlant politique et religion, est, sans doute, en pleine dégénérescence. Faisons en sorte, nous peuple malien, qu'il ne nous regarde plus en condescendance.
Sans une vraie justice obtenue dans une lutte sans merci contre l'impunité, la corruption, le clientélisme et le favoritisme, notre avenir commun comme nation est sombre. Encore une fois, cher président il n’y a pas de maudits et bénis maliens. La droiture et l’honnêteté seules peuvent nous sauver ensemble.
Face aux ennemis du peuple, soyons déterminés et engagés. IBK, nous en avons assez de vos discours, de vos pleurs théâtraux, de vos cours d'histoires mal apprises et de vos verbiages.
Monsieur le président IBK, un triste fait vous concernant doit vous aider à comprendre que vous n’êtes plus dans le cœur de beaucoup de maliens : Dans la semaine dernière, la rumeur de votre mort, lancée par un de vos proches, n’a causé ni amertume ni inquiétude chez de nombreux maliens de l’intérieur et de l’extérieur qui la propageaient.
Monsieur le président, nous voulons des actes. Ouf seulement des actes concrets pour le développement socioéconomique du Mali !
Boubacar SOW, Correspondant du journal Option en France.