Aucun des 6 objectifs du Cadre d’action sur les engagements de l’EPT n’a été atteint. C’est le constat d’échec du Rapport mondial de suivi 2015, présenté à l’Assemblée nationale le jeudi 23 juillet dernier, par le Chef du Bureau de l’UNESCO au Mali, Lazare Eloundou, au Président Issaka Sidibé, en présence du ministre de l’Education Nationale, Kénékouo dit Barthélemy Togo, et de plusieurs députés.
Ces 6 objectifs ont été adoptés à Dakar, en 2000, lors du Forum mondial sur l’Education, par les Gouvernements de 164 pays, ainsi que les représentants de groupes régionaux, organisations internationales, bailleurs de fonds et ONGs. Depuis, un rapport mondial annuel réalisé par l’UNESCO fait le point des progrès réalisés dans l’atteinte des objectifs.
Ces 6 objectifs sont l’éducation et la protection de la petite enfance, l’enseignement primaire universel, les compétences des jeunes et des adultes, l’alphabétisme des adultes, l’égalité des sexes et la qualité de l’éducation. Par le premier objectif, il s’agissait de développer et d’améliorer sous tous leurs aspects la protection et l’éducation de la petite enfance, notamment des enfants les plus vulnérables.
Le rapport révèle que, malgré une baisse de 50% du taux de mortalité, 6,3 millions d’enfants sont décédés avant l’âge de 5 ans en 2013, de maladies qu’il est possible de prévenir. «Les progrès accomplis pour améliorer la nutrition infantile ont été considérables. Pourtant, en 2013, un enfant de moins de 5 ans sur 5 souffrait de malnutrition dans le monde, signe d’une déficience chronique en nutrition essentielle», ajoute le rapport.
S’agissant du 2ème objectif, il s’agissait de faire en sorte que d’ici 2015 tous les enfants, notamment les filles, les enfants en difficulté et ceux appartenant à des minorités ethniques aient la possibilité d’accéder à un enseignement primaire obligatoire et gratuit de qualité et de le suivre jusqu’à terme. Bien qu’à ce niveau l’on constate une augmentation du taux de scolarisation, près de 58 millions d’enfants n’étaient pas scolarisés en 2012, et les efforts de réduction de ce chiffre stagnent. Les mêmes constats se dégagent au niveau des autres objectifs. Il y a un déficit dans la réalisation des engagements pris à Dakar en 2000.
Au Mali, malgré les efforts des Gouvernements successifs depuis 2000, les résultats restent en deçà des attentes. Les données et indicateurs énumérés par le ministre de l’Education sont édifiants. «Le nombre d'écoles fondamentales, tous statuts confondus (Public, Privé, Communautaire, Medersa ...), est passé de 5000 en 2000 - 2001 à 10 956 écoles en 2011, pour s'établir à 12 519 écoles en 2014, au 1er cycle, soit une augmentation moyenne de 2% par an.
Pendant la même période, ce nombre est passé de 693 écoles à 3 821 écoles au second cycle. La situation se traduit par une faible augmentation dans le secteur public, une augmentation significative dans le secteur privé et une diminution du nombre d'écoles communautaires, du fait de leur transformation progressive en écoles publiques, entre 2000 - 2001 et 2011.
Les effectifs des élèves au 1er cycle de l'Enseignement fondamental ont augmenté régulièrement, passant de 1 126 364 à 2 138 102 élèves. Ils ont connu un net ralentissement à partir de 2012 et se sont établis à 2 181 617 élèves en 2014. Au 2ème cycle, ils sont passés de 182 984 à 647 186 élèves pendant la même période, soit une augmentation moyenne d'environ 3% par an, entre 2000 - 2001 et 2011.
Le nombre de maîtres au 1er cycle est passé de 18 388 à 50 553, soit un accroissement annuel moyen de 2%. II a atteint 51 363 maitres en 2014. Le nombre de femmes enseignantes représentait respectivement 25,1% du total en 2000 - 2001, 28,1% en 2011 et 28,6% en 2014. Avec 5 332 fonctionnaires de l'Etat en 2006, 3 975 en 2011 et 4 609 en 2014, le nombre est nettement inferieur à celui des fonctionnaires des Collectivités Territoriales, estimé à 9 610 en 2011 et à 13 318 en 2014».
Youssouf Diallo