Une inédite et révélatrice scène s’est produite le Samedi 25 juillet 2015 à Hamdallaye en commune IV du district de Bamako. Un centenaire répondant au nom d’Adama Traoré était en train de réaliser ses ablutions afin d’accomplir ses prières du crépuscule et illico un « miraculeux » spectacle s’est produit : une grande lumière jaillit derrière lui et se propulse sur le mur de la maison. Une lumière blanche montrant le vieillard Adama Traoré accomplissant ses ablutions. Et depuis ce jour, la fameuse maison est prise d’assaut par des fidèles musulmans.
C’est un véritable parcours de combattant pour pouvoir franchir les portes du domicile d’Adama Traoré à Hamdallaye non loin du lycée Prospère Kamara. C’est une longue file indienne qui est amassée autour de la porte et dans la rue dans laquelle se trouve la famille du vieux Traoré. Il a fallu l’exhibition de notre carte de presse afin que la sécurité qui depuis samedi assure la sécurité du vieillard et de sa famille nous ouvre les portes de la maison.
El Hadji Oumar Traoré, le premier garçon du vieux nous accueille dans son salon et éclaire nos lanternes sur le parcours de son papa jusqu’à la révélation du samedi 25 juillet 2015. «Je suis El Hadj Oumar Traoré le premier garçon de la famille Traoré. Mon papa est originaire de Ségou précisément de Ségou Koura où il est né et a aujourd’hui 106 ans. Depuis tout petit, il fréquente la mosquée du quartier jusqu’à ce que sa Maman qui n’avait que deux enfants s’inquiète et lui recommande d’attendre qu’il ait un âge mûr pour se consacrer à fond à la religion musulmane prétextant que les enfants qui s’adonnent en cette pratique auront une vie courte.
« Maman, c’est Dieu qui donne la vie et c’est lui qui la prend quand il veut et où il veut » telle fut la réponse du jeune Adama Traoré. Il continue de plus belle à adorer Dieu et à fréquenter la mosquée du quartier. À l’âge adulte, il fut réquisitionné par les colons pour étoffer les rangs de l’armée française. Il a participé à la seconde guerre mondiale. Même au front, il servait d’imam pour ses frères musulmans. Il m’a raconté que c’est grâce aux prières qu’il est retourné saint et sauf au bercail auprès des siens.
À son retour, il ôte ses tenues et opte pour le métier de tailleur. Il a été le premier muezzin de la mosquée de Kalapo à Hamdallaye et était sollicité pour toutes les activités sociales du quartier. « J’ai été le premier à voir son ombre sur le mur en position de prosternation. J’étais ébahi, mais je n’ai rien dit à personne. C’est après que les autres personnes l’ont aperçu et quand la nouvelle se propagea dans toute la famille, je suis rentré dans sa chambre pour l’informer. Il a seulement prononcé ‘’ Allahou Akbar’’ tout en me disant de ne point toucher à l’ombre qui est sur le mur de la maison.
C’est comme ça que nous avons informé certaines connaissances et la nouvelle s’est répandue comme une trainée de poudre dans la ville de Bamako et depuis notre maison est prise d’assaut » raconte le premier fils du vieux Oumar Traoré. Avant d’ajouter qu’ils ont reçu la visite du ministre du culte et des affaires religieuses Thierno Oumar Hass Diallo et de plusieurs chefs religieux du Mali et de certains pays voisins ajoute El Hadj Oumar Traoré. « Mon papa formule des prières et fait des bénédictions seulement pour toute la nation ainsi que les visiteurs qui se déplacent massivement en nombre».
Il a tenu a informé les bonnes volontés que les portes de la maison reste grandement ouverte pour tous. Depuis ce samedi, le domicile du vieux est devenu un lieu saint. Si certains viennent pour les bénédictions, d’autres se prosternent devant l’ombre au mur et formule leur plus sacré vœu. Des parkings motos ont jailli dans la rue avec des vendeuses d’eau et autres petits commerçants qui ont élu domicile devant la porte de la famille Traoré.
Moussa Samba Diallo