La 18ème Conférence des Parties (COP-18) à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) et la 8ème Conférence des Parties siégeant en tant que Réunion des Parties au Protocole de Kyoto a eu lieu du 26 novembre au 7 décembre 2012 à Doha (Qatar).
C’était la première COP à avoir lieu depuis l’établissement de la «Plateforme de Durban pour une action renforcée» qui, au terme de la Conférence de Durban (COP-17 ; nov.-déc. 2011), avait fait sauter le verrou du Plan d’action de Bali, en établissant un nouveau groupe de travail chargé d’élaborer le régime climatique post-2020, qui pourrait prendre la forme d’un Protocole, d’un instrument juridique ou d’un résultat concerté ayant force de loi. Ce nouveau régime, qui inclura toutes les Parties, devra être achevé au plus tard en 2015 et entrer en vigueur en 2020.
Pour éviter un vide juridique entre la première période d’engagement au Protocole de Kyoto (qui va prendre fin le 31 décembre) et l’entrée en vigueur du régime climatique post-2020, les pays industrialisés – à l’exception du Canada et des États-Unis – avaient accepté de s’engager pour une seconde période.
Par conséquent, la réunion de Doha, en vue de reconduire le Protocole de Kyoto après 2012, devait relever plusieurs défis de taille, à savoir: – reconduire le Protocole de Kyoto pour une 2ème période d’engagement en vue de son entrée en vigueur immédiate (le 1er janvier 2013); – opérationnaliser les mesures convenues sur l’action concertée à long terme et déterminer où se poursuivront les discussions sur les éléments en suspens du «Plan d’action de Bali»; – déterminer comment seront utilisés les fonds destinés aux pays en développement et relancer les négociations de la «Plateforme de Durban» sur des bases solides.
La conférence de Doha s’est conclue, au terme d’une nuit de négociations, par un accord visant à prévenir l’aggravation du réchauffement de la planète et à protéger les populations des effets du changement climatique. Des compromis prometteurs ont été trouvés, mais l’absence d’engagements fermes pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et aider les populations vulnérables à s’adapter au changement climatique est notable dans les 39 décisions prises lors de la conférence.
Les pays pauvres, y compris les petits États insulaires et les pays les moins développés, espéraient une décision sur la création d’un mécanisme international pour répondre aux pertes et aux dégâts causés par le changement climatique. Ce mécanisme ouvrirait la voie à une éventuelle indemnisation des pays pauvres, qui sont confrontés à la hausse croissante des coûts des évènements climatiques extrêmes, par les pays riches. Il prendrait en compte les pertes économiques et non économiques, et pourrait examiner les interventions technologiques.
Finalement, ces pays devront se contenter de l’espoir de la création de ce mécanisme lors des négociations de la COP19, organisées en Pologne l’année prochaine. En 2009, les pays développés se sont engagés à verser 30 milliards de dollars jusqu’à 2012 pour aider les pays pauvres à s’adapter au changement climatique. Ils ont également promis de verser 100 milliards de dollars par an à partir de 2020. À Doha, les pays développés ont indiqué qu’ils avaient atteint la barre des 30 milliards de dollars, mais des universitaires et des groupes de la société civile ont contesté ce chiffre.
Aucun engagement de financement global n’a été pris pour la période transitoire de 2013 à 2020. Cinq pays européens – y compris le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne – ont pris des engagements individuels, mais ensemble, ils n’atteignent pas les 60 milliards de dollars que les pays en développement ont demandés pour la période transitoire. On ne sait pas non plus si les fonds promis par les cinq pays sont destinés spécifiquement à l’adaptation au changement climatique ou s’ils font partie de l’Aide officielle au développement (AOD) que les pays développés versent aux pays en développement. La CCNUCC exige que les pays développés versent des fonds pour l’adaptation au changement climatique en plus de l’AOD.
La seule bonne nouvelle qui ressort des négociations est que le protocole de Kyoto – un accord mondial relatif à la réduction des émissions de gaz à effet de serre qui devait prendre fin en 2012 – a été prolongé jusqu’en 2020.