Accueil    Shopping    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Le Mali    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article



 Titrologie



Le Combat N° 519 du 12/12/2012

Voir la Titrologie

  Sondage

 Autres articles

 Météo


Comment

Politique

Arrestation du premier ministre : Le zèle de trop du Capitaine Sanogo
Publié le jeudi 13 decembre 2012  |  Le Combat


Amadou
© AFP
Amadou Sanogo


 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

Le mardi matin, le Premier ministre Cheik Modibo Diarra a annoncé à la télévision nationale sa démission et celle de son gouvernement, et cela, quelques heures après avoir été arrêté par d’ex-militaires putschistes ayant renversé le Président Amadou Toumani Touré le 22 mars dernier.

« Moi, Cheik Modibo Diarra, je démissionne avec mon gouvernement, a déclaré M. Diarra lors d’une brève allocution à l’Office de radio télévision du Mali (ORTM) sans donner d’autre explication à sa décision. L’air grave et les traits tirés, vêtu d’un costume et d’une cravate sombres, le « démissionnaire » a simplement remercié ses collaborateurs et souhaité que la nouvelle équipe qui lui succédera réussisse sa mission, surtout dans un pays dont le Nord est en partie occupé par des islamistes armés liés à Al-Qaïda. Mais que veut et cherche exactement l’ex-chef de la junte depuis son fameux coup de force du 22 mars dernier ? N’est-il pas encore conscient que tous les Maliens sont aujourd’hui en train d’accorder leurs violons pour trouver une solution à la crise que traverse le pays ? Pourquoi le « Président de la République de Kati » se distingue-t-il une fois de plus par un coup d’éclat, même s’il précise que « ce n’est pas un coup d’Etat » ? Pourtant, cette fois-ci, le Capitaine se signale en fanfare sur sa dernière trouvaille. En effet, en poussant le Premier ministre et son gouvernement à la démission, il vient de signer « l’arrêt de mort » de la transition malienne et partant, du Mali car son geste risque de provoquer les foudres de la communauté internationale sur le pays. Par ce comportement, il met « en veilleuse » les efforts des Chefs d’Etat de la CEDEAO et de l’UA pour trouver une solution rapide à la sortie de crise. Avec cette démission du Premier ministre, le Capitaine Sanogo vient de confirmer le doute, voire le scepticisme qui habitait l’esprit de certains Ambassadeurs occidentaux accrédités au Mali concernant ses intentions réelles et la prise de décision au sommet de l’Etat depuis le coup de force du 22 mars dernier. En faisant démissionner Cheick Modibo Diarra, le Capitaine vient de donner raison à ces derniers, car aujourd’hui, il reste sans aucun doute l’homme fort du pays, et cela n’est pas sans conséquence pour le pays.

Un second coup d’Etat ?

La démission de Cheick Modibo Diarra est un coup dur pour bien des Maliens car à vouloir jouer sur la fibre patriotique, l’on comprend aisément que le Capitaine Sanogo ne soit pas prêt à voir le pays sortir de cette crise qu’il a lui-même contribué à envenimer depuis son fameux coup d’Etat contre le régime ATT. En plus, le Capitaine croit dur comme fer qu’il est le « Messie » du Mali, donc le seul capable de sauver le pays. Mais dans le fond, il ne fait que le conduire vers l’abîme. Cette dernière sortie des militaires est une sorte de second coup d’Etat de sa part et les conséquences de son entêtement seront très lourdes pour le pays. Selon des spécialistes des pays en crise, cette sortie « fracassante » des militaires pourrait faire en sorte que le Conseil de sécurité de l’ONU reporte une fois de plus sa décision de statuer sur le dossier malien. Le Conseil pourrait même exiger plus de précisions sur le véritable chef de l’Exécutif actuel de la transition. Toujours selon ces spécialistes, une réunion extraordinaire du bloc sous-régional pourrait se tenir dans les jours à venir pour prendre de grandes décisions concernant le Mali et sa crise. Parmi ces décisions, le Conseil pourrait envisager un embargo total sur le pays afin de faire pression sur les militaires d’une part, et d’autre part, pousser les populations à une désobéissance civile. Cette autre folie des grandeurs du Capitaine Sanogo vient encore confirmer que les différentes arrestations programmées dans le pays depuis le coup du 22 mars dernier sont à mettre à son actif. Mais ce que les Maliens voudraient connaître au juste, c’est le motif réel de cette interpellation du Premier ministre et pourquoi par le Capitaine Sanogo ?

Paul N’Guessan

 Commentaires