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Le Combat N° 519 du 12/12/2012

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Le Premier ministre Cheick Modibo Diarra éjecté : Il paie aux militaires le prix du courage qu’il a donné
Publié le jeudi 13 decembre 2012  |  Le Combat




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L’année 2012 finit comme telle, c’est-à-dire comme faisant partie des années essentielles. La période transitoire que nous vivons se distingue déjà : elle aura deux Premiers ministres au compteur et autant du ministre sur lesquels on pourra dire d’avance que le rang de chaque ministre renverrait à la place qu’il occupe. Le Président Dioncounda Traoré continuera à assurer la continuité de ce pouvoir d’un moment à un autre. Quant au Capitaine Amadou Haya Sanogo, il sort de l’ombre.

Vous avez sans doute entendu parler de l’ancien président du Conseil du gouvernement français, Edouard Daladier ? Il a dit : « La politique n’est ni une logique, ni une morale, mais une dynamique généralement irrationnelle ». Aujourd’hui, vus de l’extérieur, les Maliens nous donnent-ils l’air de tricoter des confusions ? Le jeu politique est-il cassé par cette éviction du Premier ministre Cheick Modibo Diarra et ensuite, va-t-on se trouver devant un cas de rédemption par élimination ? Un premier constat : l’homme malien, le citoyen de Bozola et d’ailleurs, est toujours dans le spectacle avec cette nouvelle offre politique qui ne se soucie pas de répondre à la demande de notre opinion nationale. Le Capitaine Sanogo n’a rien dit pour l’heure, et ses yeux ne nous indiquent pas pour le moment l’homme de la situation qui remplacera Cheick Modibo Diarra à la Primature.

Cheick Modibo Diarra, en pensant bien, parlait souvent mal

Le lundi dernier, on dira que le Premier ministre a été forcé à la démission. Lui qui en avait gros sur le cœur et qui partait le même jour pour un contrôle médical en France. L’étiquette de Premier ministre avait une fonction de protection avec lui, celle de pleins pouvoirs que rien ne viendra remplacer à partir de maintenant. Pour ajouter de meilleurs soins à l’ouvrage du chef de gouvernement, dit-on du côté de ses tombeurs, un autre Premier ministre sera nommé. Restera à régler le problème des membres de l’équipe gouvernementale, un succédané à ce qu’il semble. Cheick Modibo Diarra, qui ne manque pas de courage, il le tient de sa famille ; pour ceux qui le connaissent, se tient pour tout convaincu après sa sortie de l’Exécutif. Il aurait eu une courte, mais homérique explication à Kati. Désormais, il avouera tout par son silence. Cheick Modibo Diarra s’était élevé comme un grand arbre à la Primature, décidé à ne pas s’en laisser compter. Il s’est élevé superbement jusqu’au sommet de certaines décisions non partagées à ce jour, il est tombé d’une grande chute. On apprendra de ses comportements certaines vérités qui vont nous ouvrir les yeux pour bien le connaître. Et c’est un trait qu’il aura en partage avec son tombeur de Kati. La pédagogie ratée du Premier ministre a été qu’il n’aura pu signer cette transition ni souligner la conclusion. Pourtant, il aura fouillé hardiment dans cette période politique comme dans son bien, une situation qui, vous en conviendrez, ne l’a pas mis au dessus des accidents (de parcours) les plus redoutables. Il n’a jamais pu faire l’unanimité autour de sa personne, surtout dans le cercle restreint des décideurs. Et puis, il y a ce poids de la guerre pour la libération du Nord du Mali. Ses récentes prises de position n’ont pu influencer le pessimisme des uns et des autres. A quoi nous servirait d’avoir fait toutes ces réflexions sur le triumvirat si nous avons manqué la première de toutes ? Un ménage à trois ne dure décidément pas longtemps. Du triumvirat, l’un des protagonistes n’a même pas le temps d’abréger ce qu’il fait. Et quand bien même il nous restera les deux plateaux inséparables d’une même balance, si l’un ne s’abaisse pas, l’autre ne s’élèvera point.

Le devoir de sentinelle

Quand les faits sont établis, des responsabilités sont situées et assumées. Pour l’heure, c’est une grande prudence qui se dessine. On s’interroge à l’extérieur de nos frontières pour déterminer une alternance rapide face à ce blocage d’un processus. Ce coup de force aura-t-il des appuis extérieurs ? Quelle sera enfin la part de crédit que Kati accorderait à la prochaine mission européenne arrivant ici pour la réorganisation de nos forces de défense et de sécurité ? On se souvient encore d’une sorte de requête en récusation contre le médiateur Blaise Compaoré. Elle vient d’un Manifeste en 5 points cardinaux venant des partis politiques de la place se disant « capables de parler d’une même voix par rapport aux questions essentielles ». Un Manifeste amendé par les commentaires, mais où l’on voit que si l’on recule pas à pas, on finit toujours par s’accrocher à des principes. Voici pourquoi, avec ces concertations nationales, le seul qui aura le dernier mot, ce sont les échos. Ces assises se présentent désormais comme une étiquette sur une bouteille vide. Des concertations nationales ? Une ombre qui aurait pu être éloquente, mais qui sera désormais brouillée avec la nuit des politiciens. Qui sait ? Peut être, cela nous ouvrira-t-il les yeux sur une autre morale ? La leçon malienne devenant une autre spécialité es triches, confusions…

S. Koné

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