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Haute Autorité de la Communication-HAC : Vers le musellement de la presse privée ?
Publié le mercredi 29 juillet 2015  |  Le Point
6ème
© aBamako.com par Dia
6ème Reunion du Comite des Régulateurs Nationaux des Télécommunications de l`UEMOA (CRTEL)
Bamako, le 21 au 22 octobre 2013 à l`hôtel Radisson Blu. Jean Marie Sangaré, Ministre malien de la communication et des nouvelles technologies de l`information a présidé la cérémonie d`ouverture des travaux de la 6ème Reunion du Comite des Régulateurs Nationaux des Télécommunications de l`UEMOA (CRTEL). Photo: Choguel kokalla Maiga, DG du CRTEL




On espérait que la création de la Haute Autorité de la Communication(HAC) serait une solution non seulement pour la régulation des médias, mais aussi et surtout pour l’indépendance des médias d’Etat (dits abusivement publics) vis-à-vis des différents pouvoirs, particulièrement vis-à-vis de l’Exécutif.

En effet, le problème principal en matière de médias d’Etat, c’est leur soumission aveugle à l’Exécutif. Soumission qui oblige leurs responsables à être les griots de l’Exécutif, du pouvoir en place. C’est cela qui les pousse à cacher ou masquer la réalité au peuple. Même quand cela ne va pas, les médias d’Etat sont obligés ou se croient (autocensure) de dire le contraire. On se souvient encore que le régime d’ATT avait intimé à l’ORTM (à moins que ce ne fût un excès de zèle de Sidiki N’fa Konaté, habitué à cela) de ne plus diffuser les sujets relatifs à l’insécurité grandissante à l’époque. L’Etre humain étant surtout guidé par l’instinct de conservation, les dirigeants des médias d’Etat n’ont d’autre choix que de s’exécuter en faveur du pouvoir en place. Au risque de perdre leur fauteuil. La HAC ne s’attaque nullement à cette question. En d’autres termes, on continuera à voir ces médias d’Etat poursuivre leurs éloges du Roi du jour, et à cacher la réalité au peuple. La nomination du président de la HAC par le président de la République en est une illustration parfaite. N’en déplaise au ministre Choguel Kokala Maïga qui s’appuie sur le fait que cela se passe ainsi partout. C’est là une fuite en avant qui ne convainc personne. De ce point de vue donc, la HAC pourrait ne viser essentiellement que les médias privés, si l’on se réfère aux propos du ministre : «La loi sur la Haute Autorité de la Communication résulte d’un constat. L’espace médiatique malien, libéralisé depuis 1991, a vu la naissance de plusieurs journaux et l’avènement de plus de trois centaines de radios libres. Cet espace a longtemps été animé par des jeunes diplômés sans formation adéquate et sans vocation pour la profession du journaliste. D’où plusieurs dérapages constatés au fil du temps avec des atteintes à la vie privée des personnes et même des attaques en direction des institutions de la République. Face à une situation qui s’amplifie de jour en jour, l’Etat et les partenaires ont multiplié des initiatives comme l’aide à la presse, la création des associations, l’Observatoire de la déontologie et de l’éthique de la presse (ODEP) et la Maison de la presse» (L’Essor du 21 mai 2015).

Comme on peut le constater, on ne mentionne nulle part les médias d’Etat. Lesquels ont certainement joué l’un des plus grands rôles dans la crise malienne. Pour avoir de tout temps caché la réalité au peuple, pour n’avoir pas suscité le débat nécessaire à l’éveil, la prise de conscience, et donc à l’action qu’il aurait pu entreprendre. Afin qu’on n’assistât pas à ce qui nous est arrivé à plusieurs occasions, notamment en 1991 et en 2012, dernière crise en date. Donc la tâche principale de la HAC aurait dû être de mettre en place un mécanisme qui mette les dirigeants des médias d’Etat à l’abri des sautes d’humeur des différentes institutions, particulièrement du pouvoir exécutif qui nomme et révoque ces dirigeants selon ses intérêts (et non ceux du peuple) et son humeur du jour.

Par ailleurs, le choix des premiers membres de la HAC n’est pas de nature à rassurer. Par exemple le semblant d’élection des représentants du Secteur privé a donné lieu à des contestations fort légitimes et fondées. Cette élection aurait dû être reprise et organisée dans de meilleures conditions de transparence et de représentativité. Les récriminations de Mme Fatoumata Maïga étaient bien fondées. Elle a donc choisi de retirer sa candidature en toute dignité. Peu de temps après, son époux prenait les commandes du ministère de la Communication.

Mais, Choguel ne pouvait qu’entériner une décision prise par son prédécesseur. Au nom de la continuité de l’Etat. Mais certainement aussi à cause de sa femme dont la pression, antérieure à son arrivée au département, le contraignait à maintenir le statu quo. L’équipe mise en place n’inspire nullement confiance. Hormis le président Fodié Touré, Hamèye Cissé et surtout Gaoussou Drabo, ce sont les compétences qui manquent le plus. Pour le reste, on en trouve qui doivent peut-être leur choix à l’appartenance au parti au pouvoir(le Rpm), d’autres qui n’ont pas l’expérience voire la compétence technique requise.

Un des membres est même arrivé dans la profession en qualité de photographe, avant de franchir toutes les étapes, on ne sait comment. Peut-on s’attendre à ce qu’une telle équipe réponde valablement aux aspirations du peuple en matière de régulation des médias ? Non. Le miracle n’existe pas en la matière. Le schéma en place ne pourrait donner que le ‘’béni oui oui’’. A moins que ce soit une chasse aux sorcières : tous ceux qui se permettraient désormais une certaine liberté vis-à-vis des institutions. Le ministre Choguel a d’ailleurs donné le ton. A bon entendeur….

La Rédaction
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