Après une évaluation, les inspecteurs de l’Union européenne ont estimé que l’aéroport de Bamako répond à toutes les conditions de sûreté et de sécurité pour exporter du fret et des produits postaux dans l’UE.
Le Mali. Ses groupes terroristes djihadistes. Son désert, survolé par les drones de l’opération militaire française «Barkhane»… Et sa capitale, Bamako, dont l’aéroport vient d’entrer dans le club des plateformes les plus sûres au monde! Un quasi-paradoxe pour cet État africain encore fragile, malgré l’accord de paix et de réconciliation nationale signé mi-mai 2015 ou encore la reconstruction, sous le patronage de l’Unesco, de huit des quatorze mausolées de Tombouctou, détruits en 2012 par les islamistes.
Et pourtant, après une longue évaluation, les inspecteurs assermentés de l’Union européenne (UE) ont estimé que l’aéroport de Bamako répond à toutes les conditions de sûreté et de sécurité pour exporter du fret et des produits postaux dans l’UE. Il est le premier aéroport d’Afrique de
l’Ouest à répondre à une réglementation sur le trafic cargo mise en place dans la foulée des tentatives d’attentats aux cols piégés dans les années 2009-2010. Cela grâce au label (RA-3) attribué, pour une durée de cinq ans, à Asam SA, la société d’assistance aéroportuaire créée en 2007 par l’État malien. Pour Asam SA et son partenaire technique français, Europe Handling (Groupe Crit Intérim), ce label ouvre de nouvelles perspectives de développement. «L’activité de
l’aéroport, basée à 90 % sur l’importation (7500 tonnes par an), va se rééquilibrer au profit de l’exportation, principalement d’œuvres d’art, d’or et de produits de l’agro-industrie», explique Dominique Dreuil, directeur général d’Asam SA. Bamako espère doubler le nombre d’opérateurs (Air France Cargo, Cargo Lux et Royal Air Maroc Cargo) ainsi que le tonnage exporté.