« Nous ne voulons pas de mécènes, mais des partenaires qui nous aident à soutenir la croissance ». En parlant ainsi dans le hall Nelson Mandela, au siège de l’Union africaine, Barack Obama n’a fait que dire tout haut, ce que beaucoup de jeunes africains pensent bas, sans avoir l’occasion ou le courage de l’exprimer à leur tour.
On aurait voulu que le président américain s’adresse à un aréopage essentiellement composé de chefs d’Etats africains. Mais hélas! Pour le premier discours d’un président américain à Addis-Abeba, et surtout du premier président noir d’origine africaine, il n’y avait pas les principaux intéressés par ce franc-parler.
Mais l’histoire retiendra que Barack Obama, fils d’un Kenyan qui était allé « se chercher » aux Etats-Unis, n’est pas allé par quatre chemins pour s’adresser à ses «frères». Il essaie, à sa façon, de venir au secours de ce continent que l’égoïsme et la couardise de certains de ses dirigeants ont maintenu sous perfusion de l’aide internationale alors que ce ne sont ni les ressources humaines, ni celles minières qui manquent pour faire de l’Afrique, une région aussi prospère que l’Amérique.
Ce n’est d’ailleurs pas la première fois qu’Obama s’illustre non pas comme ces « colons » qui ne perçoivent le continent que comme un « mendiant larmoyant ». Lui voit l’Afrique comme un espace politique, économique et culturel capable de faire plus sinon mieux que les autres.
C’est très logiquement qu’Obama, digne fils de l’Afrique, et président de la «première puissance» de la planète, condamne tous les fossoyeurs des Constitutions de leurs pays et exhorte la jeunesse à prendre ses responsabilités en jouant activement sa partition pour l’avènement de changements véritables. De quoi être fier de lui tout en regrettant que ce franc-parler n’ai reçu de réponses directes des dirigeants africains ainsi visés.
Bark Biiga