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Gouvernance: Soumaïla Cissé demande à IBK d’arrêter les dépenses de prestige
Publié le vendredi 31 juillet 2015  |  Le Débat
Conférence
© aBamako.com par Momo
Conférence de presse de l’URD
Bamako, le 19 novembre 2014. L`URD a organisé une conférence de presse sur les principales questions d’intérêt national au Centre International de Conférence de Bamako (CICB), la cérémonie était présidée par son parrain M. Soumaila CISSE.




Le nouveau chef de file de l’opposition et président de l’Union pour la république et la démocratie (Urd), Soumaïla Cissé a publiquement demandé au président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita de renoncer à son projet de construction d’une nouvelle salle d’honneur à l’aéroport international de Bamako-Sénou dont le coût est estimé à 8 milliards de FCFA. Le président de l’Urd a demandé au chef de l’Etat d’utiliser cette somme à l’achat des équipements pour nos forces de défense et de sécurité. En plus de cette demande, le chef de file de l’opposition s’est également prononcé sur des sujets brulants de l’heure notamment la cherté de la vie, la corruption, la manière d’octroi des logements sociaux, la démolition des maisons de Souleymanebougou, la non concertation de l’opposition lors de l’accord de paix d’Alger et l’organisation précipitée des élections communales, régionales et du district de Bamako.
Après sa nomination à la tête de l’opposition du décret N° 2015/ 0428-PRM du 10 juin 2015 par le président de la République, Soumaïla Cissé était face aux hommes de médias hier jeudi à la Maison de la presse pour parler du statut de l’opposition, les droits et devoirs des partis de l’opposition avant de se prononcer sur les questions d’actualité. Animée par l’élu de Niafunké et l’honorable Mody N’Diaye, président du groupe parlementaire VRD, cette conférence de presse a enregistré la présence des leaders de tous les partis de l’opposition.
Dans son intervention, le chef file de l’opposition a reconnu que notre démocratie a connu des avancées, mais aussi des faiblesses pendant les 20 ans. Selon lui, le statut juridique de l’opposition ne date pas d’aujourd’hui, elle a été initiée depuis 1995. Ce statut, explique-t-il, fruit de long processus, permet à l’opposition de s’exprimer correctement et de bien mener ses missions. Aux dires de Soumaïla, l’article 5 du statut de l’opposition reconnait les droits et devoirs des partis de l’opposition. Dans ce cadre, il a jugé nécessaire que les partis de l’opposition soient consultés sur les problèmes de la nation.
Pour le président de l’Urd, le statut de l’opposition recommande aux partis de l’opposition de respecter les autorités élues, de veiller à l’intégrité territoriale du pays, de défendre les intérêts supérieurs de la nation et de bannir toutes formes de violences comme moyens d’expression. Selon lui, le titre de chef de file de l’opposition est reconnu par l’article 13 du statut de l’opposition qui stipule que l’opposition est représentée par un chef de file d’un membre du parti qui a le plus grand nombre des députés à l’Assemblée nationale et qui est déclaré dans l’opposition.
Le choix de l’Urd d’être dans l’opposition pour Soumaïla Cissé est librement fait sans contrainte. « L’Urd est dans l’opposition depuis longtemps. Nous avons choisi librement d’être dans l’opposition pour servir le pays selon notre vision. La démocratie, c’est une majorité et une opposition. Sans opposition, il n’y a pas de démocratie. Le chef de file de l’opposition a plus de légitimité que le Premier ministre car le président peut changer le Premier ministre à tout moment, tans dis que cela n’est pas possible avec le chef de fille », a-t-il souligné.
Concernant, la cherté de la vie, le député de Niafunké a déploré l’inertie du régime actuel face à la souffrance des Maliens. A l’en croire, le président de la République n’a aucune solution de sortie de crise. En plus, il a dénoncé la gestion actuelle du pays. Pour l’honorable Cissé, les Maliens sont meurtris, la démocratie est fracturée, les promesses restent sans suite, la corruption est devenue monnaie courante et les autorités peinent à mobiliser et à créer les opportunités.
S’agissant de l’attribution des logements sociaux et la démolition des maisons de Souleymanebougou, Soumaïla Cissé a déploré l’octroi des logements sociaux aux ministres. « Après les affaires d’avion, les matériels d’armement et l’engrais frelaté, le régime d’IBK vient de prouver une fois ses faiblesses et sa corruption en octroyant des maisons des pauvres aux ministres », a-t-il déclaré. Pour le chef de file de l’opposition, la démolition des maisons de Souleymanebougou est un acte de gaspillage qui ne servira à rien. C’est pourquoi, il a invité le président de la République et son gouvernement à arrêter la démolition des biens des Maliens.
S’exprimant sur la crise du nord et l’accord de pais d’Alger, l’ancien président de la commission de l’Union africaine a déploré la non association de l’opposition à l’élaboration des textes de l’accord. Il a ensuite demandé à IBK de renoncer à la construction d’un salon présidentielle à 8 milliards de F CFA à l’aéroport pour acheter des matériels à nos braves militaires. Pour Cissé, la construction d’une telle salle au moment ou nos militaires ont besoin des armes et munitions ne servira à rien. Selon lui, le président doit arrêter les dépenses de prestige et faire face à l’essentiel.
Pour les élections communales, régionales et du district de Bamako, Soumaïla a dit ceci : « Nous n’avons pas de prise pour la date, mais notre rôle est d’attirer l’attention des autorités sur les conséquences d’une élection prématurée en cette période ou le pays sort à peine de la crise et que l’insécurité est toujours d’actualité. Une élection dans cette condition sans les réfugiés et sans certaines parties du pays sera un gros risque de la part du gouvernement ».

Y. Doumbia
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