La salle de conférence du Conseil national du patronat du Mali a servi de cadre, le samedi 1er août 2015, à la deuxième assemblée générale de l’actuel bureau de l’Organisation patronale des industriels (Opi) dirigé par Cyril Achcar. L’occasion a été saisie par le Président de l’organisation de faire le point de l’exécution du livre blanc conçu et remis aux autorités maliennes dans le but d’impulser le secteur industriel au Mali, toujours à la traîne sur le plan sous régional. Si le Président de l’Opi se réjouit de la prise en compte de l’esprit du livre et de ses objectifs dans la déclaration de la politique générale du précédent gouvernement du Président IBK, il s’est indigné de voir la nouvelle équipe gouvernementale aller dans le sens contraire de leur revendication en élevant la Taxe sur les Activités Financières (TAF) à 17%.
L’organisation patronale des industriels, créée pour promouvoir et développer le secteur industriel du Mali, prêche toujours dans le désert après deux ans du mandat du Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta. Pour cause, son plan de reconquête du secteur industriel, écrit dans un Livre Blanc et remis aux autorités maliennes, peine toujours, à connaître un début d’exécution. Car les origines de cette faible industrialisation demeurent toujours. Il s’agit entre autres : des infrastructures de base déficientes (routes, énergie), de main d’œuvre insuffisamment qualifiée, de problème de financement, contrebande, concurrence déloyale, fraude et du poids de la fiscalité sur le secteur formel. Conséquences : il y a un recul de l’industrialisation au Mali. « La part de la manufacture dans le PIB qui était de 10% en 2010, a chuté de près de la moitié en s’établissant à 5% », a noté, avec regret, Cyril Achcar, le Président de l’OPI. Selon lui, avec une telle faiblesse de production, le secteur industriel malien est incapable d’exploiter les opportunités offertes par les marchés des industrialisés si souvent mis en avant par les pouvoirs publics pour justifier l’injustifiable notamment les APE, l’OGOA, l’UEMOA, la CEDEAO et ses 300 millions de consommateurs. « C’est pour cette raison que l’actuel bureau de l’Opi dans cette même salle a présenté un programme de mandature, devenu le Livre Blanc de l’industrie malienne en juin 2013 en prélude à l’élection présidentielle qui a porté son Excellence monsieur Ibrahim Boubacar Kéïta à la magistrature suprême », a expliqué M Achcar. Ce plan de reconquête industrielle a deux objectifs principaux : rompre avec la désindustrialisation du Mali et le repositionner au meilleur niveau sous régional. Mais à en croire Cyril Achcar, le gouvernement vient de passer la Taxe sur les Activités Financières (TAF) à 17% en allant dans le sens contraire de notre revendication.
Youssouf Z KEITA