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Gouvernance : Soumaïla dénonce les dérives du pouvoir IBK
Publié le lundi 3 aout 2015  |  L’aube
Conférence
© aBamako.com par A.S
Conférence de presse de Soumaila Cissé
Bamako, le 30 juillet 2015. Le chef de file de l’opposition malienne, honorable Soumaila Cissé était face à la presse à la Maison de la presse. Objectif : échanger avec les hommes de media sur le statut de l’opposition, le rôle du chef de file et donner son point de vue sur l’actualité au Mali




Chose promise, chose due. Le chef de file de l’opposition, l’honorable Soumaïla Cissé, était devant la presse, le jeudi 30 juillet dernier à la Maison de la presse, pour faire le point sur l’état d’avancement du processus de mise en œuvre du statut de l’opposition. Un statut qui traine (s’il n’est bloqué ?) à cause de l’absence de décret devant élucider un certain nombre de détails quant au fonctionnement du cabinet du chef de file. Par ailleurs, le président de l’Union pour la République et la Démocratie (Urd) s’est prononcé sur des sujets cruciaux, notamment l’insécurité grandissante, la corruption et la délinquance financière généralisée, qui annihilent l’espoir de tout développement pour le Mali.

Au-delà de l’adoption du statut de l’opposition par l’Assemblée nationale et sa promulgation par le président de la République en juin dernier, rien de tangible n’a été fait pour sa mise en œuvre. C’est du moins ce qui ressort de la conférence donnée par Soumaïla Cissé qui, devant une centaine de militants et sympathisants des partis membres de l’opposition, n’a occulté aucune question intéressant la vie de la nation.

Faisant le point de la situation, le conférencier rappela d’abord que le statut du chef de file de l’opposition n’est pas quelque chose d’extraordinaire comme certains tentent de le faire passer dans l’opinion. En effet, c’est la Constitution du Mali qui le mentionne et le régime IBK n’est pas le premier à avoir entrepris des démarches pour sa mise en œuvre. Soumaïla a évoqué à cet effet les efforts des régimes précédents, tout en reconnaissant l’avancée majeure engrangée par le pouvoir actuel. Aussi, Cissé a tenu a indiqué qu’il a inscrit son action dans l’opposition depuis le lendemain de sa défaite à la présidentielle et qu’il n’a pas besoin d’un statut pour accomplir ce rôle. « On ne peut pas nous acheter », a-t-il précisé à l’attention de ceux qui lient son choix aux avantages que confère le statut. Un statut qui, d’ailleurs à ce jour, se trouve dans une sorte d’impasse qui ne dit pas son nom. En effet, un flou artistique demeure autour de la mise en place des membres du cabinet du chef de file de l’opposition. Ce, du fait que le projet de décret fixant la composition dudit cabinet, les avantages du chef de file et les membres du cabinet, n’a pas encore été adopté par le Gouvernement.



Les dérives du pourvoir IBK

Le conférencier a fortement insisté sur les missions de l’Opposition qui, selon lui, doivent suivre l’action gouvernementale, la critiquer de façon objective et constructive dans le sens du renforcement de l’idéal démocratique. C’est là tout le sens des dénonciations que fait l’opposition par rapport à la gestion du régime. «Il faut que les gens comprennent que personne n’aime le Mali plus que nous. La démocratie, c’est une majorité et une opposition. S’il n’y a pas d’opposition, la démocratie n’a pas la chance de survivre et répondre aux aspirations des citoyens » a-t-il indiqué. Et d’ajouter que l’Urd ne cessera jamais de dénoncer, sans violence, les dérives du régime IBK qui enchaîne les scandales, les uns plus rocambolesques que les autres. Et sous lequel, le favoritisme, le clientélisme, l’impunité et le népotisme s’institutionnalisent. Selon Soumaïla Cissé, « malgré l’arrogance des réponses réservées à nos nombreuses critiques, motion de censure et autres interpellations, les maux demeurent nombreux ; les dérives insupportables à tel point que le Président de la République, après les avoir reconnus récemment à l’occasion de la fête de l’Aïd El Fitr, a promis de sévir et d’être impitoyable». « L’emploi est fonction de la coloration politique comme c’est le cas à la CMDT où le DG a été relevé et humilié parce qu’il est de l’URD. Les ministres sont devenus des ‘’cas sociaux’’ comme on l’a vu avec l’attribution des logements sociaux. Un ministre ne peut et doit casser la maison de quelqu’un verbalement», a-t-il dénoncé.

Il rassure que l’opposition fait et continuera de faire des critiques constructives. La preuve, elle a demandé au pouvoir qu’au lieu de construire un pavillon présidentiel à l’aéroport à 8 milliards FCFA dans la perspective du sommet Afrique-France, que cette somme soit utilisée dans l’équipement de notre armée.

Issa B
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