En visite de quatre jours à Paris pour honorer des engagements pris avec des associations et organisations d’intellectuels africains, Moussa Mara est venu sur le plateau de « Invité politique » pour analyser l’actualité malienne. Membre de la mouvance présidentielle malienne malgré son départ de la primature et la présence d’aucun cadre de son parti Yelema à une fonction de haut niveau on pourrait penser à un minimum de sévérité de l’homme quand il juge l’exécutif. C’est peine perdue car comme tous les partis membres de la mouvance présidentielle, Mara fait dans le consensus et dans la conciliation.
Les points chauds de l’actualité malienne ont été revus : le « passeportgate », l’engrais frelaté, la justice à vitesse de tortue, l’application de l’accord de paix qui est loin de faire l’unanimité et bien d’autres sujets qui pourraient couper le sommeil au président.
Mara a apporté sa vision des choses et son jugement.
Devant l’évidence de la gravité des délais de délivrance du passeport malien, Mara a tempéré en reconnaissant le caractère inadmissible du phénomène tout en ne validant pas le principe de la démission du ministre de tutelle Sada SAMAKE. En effet, nombreux sont les maliens qui réclament la démission du ministre SAMAKE aujourd’hui.
Concernant la présence d’engrais frelaté au Mali, les maliens réclament des sanctions exemplaires, c’est-à-dire la démission et la punition des acteurs de cette catastrophe. Moussa va dans le même sens sauf pour la démission du ministre. Il joue une fois de plus la carte du consensus en arguant le fait que la justice est saisie et mène son enquête.
L’accord de paix a eu un apôtre en la personne de Mara. C’est donc tout naturellement qu’il en défende son application. Les obstacles qui se dressent sur le chemin de la paix ne semblent pas être insurmontables. Mara beigne dans un optimisme contagieux quant aux chances que cet accord offrirait au Mali selon lui.
La mauvaise gouvernance et le leadership en panne dans notre pays sont des phénomènes dénoncés par Mara malgré qu’il fût premier ministre et ministre dans ce système. Le fait que les acteurs politiques vivent de la politique est l’une des explications de la crise de bonne moralité dans nos pays et de fait biaise les processus électoraux. La biométrie serait un début de solution selon lui malgré l’atmosphère de suspicion.
En dehors de lui-même, le manque de visibilité des autres cadres du parti Yélema au niveau national n’est pas un handicap. Le travail acharné de ces derniers auprès des populations du Mali profond joue en leur faveur.
Parlant de sa situation personnelle, il dira ne point être aigri de son départ de la primature et soutient le président IBK dans ses projets. En tant qu’expert-comptable il gagne mieux sa vie que les ministres ou le premier ministre.
Elijah de Bla