L'historien-président Alpha Oumar Konaré a initié en son temps la journée de l'Espace d'Interpellation Démocratique (E.I.D), le 10 décembre de tous les ans. La tradition a survécu à son géniteur.
Chaque année, les citoyens interpellent les membres du gouvernement sur leurs droits qu'ils estiment violés. Au départ, c'était le cabinet du ministre de la Justice, Garde des Sceaux, qui s'occupait de l’événement. Depuis un certain temps, cette charge et le suivi des recommandations reviennent au Médiateur de la République et à son équipe. La période pour le dépôt des interpellations est ouverte. Il s'agit du 01/07/2015 au 30/9/2015.
Le principe impose que l'on ne puisse interpeller que les membres du gouvernement, sinon, c'est le Médiateur de la République, lui-même, Baba Hakim Haïdara, qui doit être interpellé pour ses faits hier comme aujourd'hui dans la dégringolade du Mali. Ne donnons pas de prime à la gérontocratie affairiste. Arrêtons le mossalaha. L'avenir du Mali est en doute.
Élection présidentielle de 1992
Si les hommes manquent souvent de conscience, l'histoire, elle, a une mémoire. En 1992, pour diviser l'US-RDA, Alpha Oumar Konaré et consorts ont favorisé la candidature de Baba Hakim Haïdara à l'élection présidentielle. C'était pour mieux vaincre Tiéoulé Mamadou Konaté. Baba Hakim Haïdara a joué le jeu. C'était la toute première manipulation-trahison de l'ère démocratique. C'est Baba Hakim Haïdara qui, le premier, a fait de notre démocratie, une démocratie éclopée. Qu'il s'assume devant Dieu et les hommes !
Par la suite, il eut le poste de ministre de l'Education nationale. Un strapontin. Fruit de la trahison. Si et seulement si au Mali, l'on mesurait dans sa plénitude la signification de ''l'éducation'', alors notre vrai décollage pourrait commencer. Aujourd'hui simplement parce que vieux, il serait sage. Diantre.
Cumul des avantages
Baba Hakim Haïdara a 83 ans. Normalement, il est à la retraite. Mais, aussi bizarre que cela puisse paraître, il cumule les avantages de sa retraite avec les avantages de sa fonction de médiateur. Cela s'appelle de la cupidité abjecte. Tout cela se passe dans un pays en guerre. Où il manque des écoles, des dispensaires et des points d'eau potable. Nous voulons des clarifications.
Baba Hakim Haïdara : la référence
Tous les jours, on nous raconte des sornettes sur les qualités morales, éthiques et humaines de Baba H. Haïdara. En réalité, le troisième âge mérite respect et considérations. Mais, attention, notre nation est plus vieille que tous les troisièmes âges qui existent. Le devenir et l'avenir de notre Maliba ne sauraient se traiter avec hypocrisie. Toutes les vérités seront dites, abstraction faite qu'elles blessent ou pas.
Le fils de Baba Hakim Haïdara s'est fait la belle avec nos ressources de l'A.P.I (Agence pour la Promotion des Investissements). Nous savons que la responsabilité pénale est personnelle. Chacun répond de ses fautes. Mais, nous venons tous de quelque part. Si nous volons les deniers publics, c'est que quelque part, il y a eu déviance dans notre éducation. Cette fameuse éducation.
Mais, très sérieusement, qu'a initié le père exemplaire Baba Hakim Haïdara pour que le Mali entre dans ses droits ? Rien, absolument rien. Son enfant s'est-il inspiré de son père diviseur de l'US-RDA ? En effet, l'UR-SDA a été divisée pour le profit ; l'API a été volée pour le profit. Les deux actions ont une même finalité : la recherche des intérêts personnels.
La fonction de médiateur implique une forte personnalité morale, une exemplarité irréprochable. Or, au Mali, c'est le copinage qui fait foi. Les cadres font semblant d'écouter Baba Hakim Haïdara. Mais, en réalité, ils le méprisent. C'est du visible.
Au-delà de Baba Hakim Haïdara
Django Cissokho, l'ancien médiateur de la République, qui fut par la suite Premier ministre, ne s'est pas gêné en cette qualité à envoyer sa fille Aminata à Paris, comme agent consulaire en dépit de toute morale, de tout orgueil, de toute fierté. La bonne dame vit comme si de rien n'était. Elle est regardée de travers dans tout le Paris malien.
Dioncounda Traoré, ancien président de la transition, ne s'est pas gêné à s'attribuer par décret la résidence des anciens Premiers ministres. Heureusement que le décret est pour le moment abrogé. Disons pour le moment. Avec IBK, on est sûr de rien.
Alpha Oumar Konaré vit dans le domaine de la honte à Titibougou. Ce domaine est au peuple malien. Il doit lui être restitué sans indemnisation. Mieux, Alpha devrait même nous payer des indemnités pour l'avoir occupé.
La colère du peuple malien vient lentement, mais elle détruit sûrement.
Le drame actuel du Mali, c'est IBK, en qui, les Maliens ont placé toute leur confiance pour le changement. Mais qui, à travers le choix de ses hommes, se comporte en véritable ENNEMI du Mali. C'est cela, notre drame collectif !
Boubacar SOW
boubacarsow@hotmail.fr