Bamako - Les forces maliennes ont arrêté mercredi cinq personnes soupçonnées d’être impliquées dans l’attaque jihadiste ayant fait onze militaires tués lundi à Gourma-Rharous, dans la région de Tombouctou (nord du Mali), a appris l’AFP auprès de l’armée.
Les arrestations ont été effectuées non loin de la zone de l’attaque par une unité de l’armée qui a mis les suspects "à la disposition de la gendarmerie nationale", a affirmé le chef de la Direction de l’information et des relations publiques des armées (Dirpa), le colonel Souleymane Maïga.
Selon lui, les individus appréhendés sont soupçonnés d’être liés à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). D’après l’agence de presse privée mauritanienne Al-Akhbar, ce groupe jihadiste a revendiqué l’attaque dès lundi.
Une source militaire malienne jointe dans le nord du Mali a également fait état de l’arrestation de cinq suspects "tôt mercredi matin à environ 30 km de Gourma-Rharous, au bord du fleuve" Niger.
"Ils ont été conduits à Gourma-Rharous, et seront prochainement transférés vers Tombouctou", chef-lieu de région à environ 140 km à l’ouest de cette localité, a indiqué cette source militaire. Selon elle, un des suspects a été trouvé en possession d’une arme appartenant à un lieutenant tué dans l’attaque.
Un habitant de Gourma-Rharous joint par téléphone a affirmé à l’AFP avoir vu entrer dans sa ville mercredi peu avant 12H00 (locales et GMT) des membres des forces maliennes avec cinq individus ainsi que d’importants matériels qui en avaient été emportés. Il n’a pu fourni plus d’indications.
Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda - dont Aqmi - après la déroute de l’armée face à la rébellion, d’abord alliée à ces groupes qui l’ont ensuite évincée.
Bien que les jihadistes aient été dispersés et en grande partie chassés de cette vaste région à la suite du déclenchement en janvier 2013, à l’initiative de la France, d’une opération militaire internationale, des zones entières échappent encore au contrôle des autorités maliennes comme des forces étrangères.
Deux jours avant l’attaque à Gourma-Rharous, deux soldats maliens avaient péri et quatre blessés dans une embuscade attribuée aux jihadistes vers Nampala, dans la région de Ségou (centre), proche de la frontière mauritanienne. Cette ville avait déjà été visée par une attaque islamiste meurtrière en janvier.
En raison des derniers assauts jihadistes, le président malien Ibrahim Boubacar Keïta a annulé un déplacement en Egypte initialement prévu mardi. Il a dénoncé des "actes perfides et lâches contre le Mali et la paix" dans une déclaration diffusée mardi soir.
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