Alors qu’il était donné pour mort, IBK revient en force de la Turquie. «Trop de dérives… Ça suffit… Je serai impitoyable désormais», a laissé entendre le président de la République Ibrahim Boubacar Kéïta, lors de la cérémonie de présentation de vœux de Ramadan. Mais, les responsables de ces dérives n’ont-ils pas été nommés par lui-même ou ses proches ? Peut-il vraiment être «impitoyable» envers les membres de sa famille ou ses amis de longue date ? Et tous ces scandales, quand seront-ils élucidés convenablement ?
«Plus un gouvernement est injuste, plus les grands sont insolents et fastueux ; ils se vengent sur le pauvre des avanies qu'ils essuient souvent eux-mêmes ; ils masquent leur esclavage et leur petitesse réelle, sous le vain appareil de la magnificence. Une cour brillante annonce toujours une nation misérable, et des grands qui se ruinent pour ne point paraître».
Cette assertion de Paul-Henri, baron d’Holbach dans «La morale universelle» sied bien au régime d’IBK. Avec les nombreux scandales orchestrés et perpétrés par «ses» ministres affamés qui dévorent les caisses publiques, le président IBK est aujourd’hui tenu pour responsable en raison de son choix non éclairé des hommes devant conduire les affaires publiques. Le président IBK a péché dans le choix des hommes. Et le peuple ne cesse de crier son amertume face à ces ministres scandaleux.
En effet, rien ne va actuellement dans notre pays depuis l’arrivée d’IKB à la magistrature suprême. Et pourtant, haut perché sur la colline du pouvoir, Koulouba, IBK se doit de jeter un coup œil sur la misère du peuple. Le panier de la ménagère s’est transformé en sachet plastique. Pour un comprimé d’aspirine, un citoyen meurt, faute d’argent. Pour une piqure contre le tétanos, un homme se voit amputé d’un pied, faute d’argent. Pour une diarrhée, un enfant se retrouve au cimetière, au lieu de Gabriel Touré, faute d’argent. Du fait des spéculateurs fonciers, les enfants n’ont plus d’espaces verts pour jouer au foot. Les plus nantis exproprient les pauvres de leurs parcelles. Trop de tracasseries routières. L’insécurité dans les villes et campagnes bat son plein, les pauvres citoyens sont dépossédés de leurs biens. Tout cela, sous le regard médusé de ces ministres fantoches qui peinent à trouver des solutions aux problèmes de leurs concitoyens, plutôt préoccupés à dévorer les caisses publiques. Ces ministres excellent dans des scandales, dans les malversations et autres retro-commissions.
«Pour l’honneur du Mali et des Maliens ; le Mali d’abord». «Je ne me laisserai pas trimballé». Ces paroles d’IBK avaient fait croire entre-temps à ses compatriotes qu’il était l’homme de la situation, l’homme qu’il fallait pour remettre le Mali sur de bons rails. Malheureusement, du fait des agitations de ses ministres, IBK est aujourd’hui trimballé sur tous les fronts.
À peine son mandat entamé, IBK, le «Vieux», semble déjà à bout de souffle et ne sait à quel saint se vouer. Le Kankélétigui est déjà fatigué, du fait de l’indélicatesse de ses ministres incompétents. Comme on le dit souvent, il n’est jamais trop tard pour bien faire, le président doit de changer de fusil d’épaule pour mettre en place un gouvernement de mission, un gouvernement au service du bien-être des concitoyens et respectueux des deniers publics.
Monsieur le président, vous pouvez mieux faire, en mettant les hommes qu’il faut à la place qu’il faut.
Soumaïla T. TRAORE