Dans moins d’un mois, précisément le 28 août prochain, les premiers pèlerins de la filière gouvernementale vont quitter Bamako pour la Mecque. Mais avant cette date, la grande question des Maliens est de savoir si le ministre chargé des Affaires religieuses et du Culte, Thierno Amadou Omar Hass Diallo, reconduira les mêmes délégués de l’année dernière qui ont été publiquement dénoncés par plusieurs pèlerins, à leur retour de la Mecque, sur les ondes de certaines radios privées de la place.
Selon plusieurs témoignages, la reconduction de ces mêmes délégués cette année et cela, malgré tous les désagréments qu’ils ont pu causer aux pèlerins lors de la campagne 2014, sera non seulement un manque de respect vis-à-vis des anciens pèlerins de la filière gouvernementale, mais aussi un encouragement à l’impunité. En tout cas, fort de cette mauvaise expérience, le choix de certains membres de la délégation est déjà fermement contesté.
Le pèlerinage ou le Hadj au Lieu saint de l’Islam est l’un des cinq piliers de la religion musulmane. Chaque année, ils sont des millions de fidèles musulmans à se soumettre à ce rite en effectuant le voyage sur le Lieu saint de l’Islam. Pour ce qui est de l’organisation du pèlerinage 2015 au Mali, filière gouvernementale, le coût est fixé à 2.670.000 de FCfa contre 2 800 000 Fcfa pour les 144 agences de voyages de la filière privée.
Pour la campagne de cette année, l’estimation est de 9 000 fidèles musulmans candidats à converger vers le Lieu saint de l’Islam. Ce nombre est réparti entre la filière gouvernementale pour 1 500 candidats et à 7 500 pèlerins, pour l’ensemble des agences de voyages privées.
À quelques jours du départ, les pèlerins inscrits à la filière gouvernementale se posent d’énormes questions. Parmi lesquelles, il y a le choix des membres de la délégation qui accompagnent les pèlerins à la Mecque. D’autant que, des pèlerins de la filière gouvernementale, avant leur retour à Bamako, avaient dénoncé plusieurs choses dont les comportements de certains membres de la délégation, l’hébergement, le transport et même la restauration. Une fois arrivés à Bamako, ils se sont rendus dans certaines radios privées pour dénoncer le comportement de certains membres de la délégation, qui n’hésitaient pas à répondre sèchement aux pèlerins. Certains de ces anciens pèlerins avaient menacé de porter plainte, à l’époque, contre ces délégués. Ces mêmes personnes, dont nous préférons taire leurs noms, figurent sur la liste des délégués pour la campagne de 2015.
Malgré des assurances données par le ministre chargé des Affaires religieuses et du Culte, que des innovations seront faites cette année, la majorité des Maliens doutent toujours de certains membres auxquels le même ministre a renouvelé sa confiance. Il est reproché à ces délégués de n’être pas attentifs, courtois avec les pèlerins. Selon un ancien pèlerin de la filière gouvernementale, le ministère doit revoir les membres de la délégation qui ont échoué sur tous les plans l’année passée. À défaut de ça, le ministère sera complice. Car, selon lui, le client est toujours roi.
En attendant le départ de la première vague prévu pour le 28 août prochain, le ministère des Affaires religieuses et du Culte Thierno Amadou Omar Hass Diallo a le temps de se ressaisir. S’il ne veut pas revivre le scénario de l’année dernière.
Y. Doumbia