Kadi Doumbia est la présidente de l’association d’aide aux femmes et enfants en difficulté. Elle mène une lourde tâche dont elle mesure pleinement l’importance. Soulager les femmes victimes de stérilité et des enfants en situation difficile. La rubrique ‘DANS LE CHAMP DE MIRE DES FEMMES’ va à sa rencontre.
L’Enquêteur : Qui est la présidente de l’Association d’Aide aux Femmes et Enfants en Difficulté « AAFED – MUSOW JIGI » ?
Kadi Doumbia : Je suis Kadi Doumbia, fille de Sali Diawara commerçante et de Nouhoun un militaire à la retraite. Je suis la présidente de l’AAFED créée le 12 septembre 2009.
L’Enquêteur : Pourquoi avez-vous choisi cette voie d’actrice sociale ?
Kadi Doumbia : Je suis une fille de militaire. De ce fait, j’ai sillonné plusieurs localités du pays. Où j’ai vu la souffrance des épouses et des enfants. J’ai été témoin des traumatismes des femmes victimes de stérilité. Alors j’ai décidé d’agir.
L’Enquêteur : Quels sont les objectifs de l’AAFED ?
Kadi Doumbia : L’association a pour objectifs d’informer et de sensibiliser toutes les couches sociales en matière de comportement sexuel responsable, d’amener les communautés à changer de comportement pour un environnement propre et protégé, de sensibiliser tout en amenant vers les services de santé pour la promotion de la santé de reproduction et de la lutte contre les mutilations génitales féminines, de promouvoir la scolarisation des enfants tout en mettant l’accent sur celle des filles, de promouvoir les activités génératrices de revenus et enfin de mobiliser ces couches sociales autour de toutes actions de développement.
L’Enquêteur : Quels sont les moyens humains et financiers dont dispose l’association pour atteindre ses objectifs ?
Kadi Doumbia : Au début, nous étions au nombre de 13, mais aujourd’hui nous sommes une cinquantaine. L’association vit de cotisations de ses membres en raison de 1000 FCFA par an. Des lettres de quête et de demande d’appuis financiers aux ONG et aux entreprises et des dons des personnes de bonne volonté.
L’Enquêteur : En quoi consiste le travail de l’association ?
Kadi Doumbia : Nous tenons des réunions de travail pour nous fixer des objectifs à atteindre à court, moyen et long terme. Identifions les actions et les activités prioritaires, budgétisons, recherchons le financement et enfin nous passons à la phase de mise en œuvre. Mais comme il est difficile d’avoir de l’appui financier en cette période de crise, en tant que la présidente, je fais d’abord le déplacement sur le terrain pour une étude préalable. Ce n’est qu’après que nous intervenons en fonction de nos maigres moyens. Pour le moment nous offrons des fournitures scolaires, des habits, des ustensiles de cuisine aux femmes, des vivres et enfin nous organisons des conférences-débats et de l’animation publique afin de véhiculer des messages invitant au changement de comportement.
L’Enquêteur : L’un des objectifs de l’association consiste à informer et à sensibiliser toutes les couches sociales en matière de comportement sexuel responsable. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Kadi Doumbia : Oui. En effet, nous intervenons pour soulager la souffrance des femmes stériles dans leurs foyers et, si possible, leur apporter des soins. Vous savez, dans notre société, une femme qui n’enfante pas devient la risée publique, elle est pestiférée. Alors combattons cette stigmatisation. Nous avons avec nous des médecins, des guérisseuses traditionnelles qui suivent les femmes stériles. A ce titre, nous avons aidé 6 femmes à être mère. Et nous comptons en faire plus.
L’Enquêteur : Et pour les autres cas ? Notamment les enfants en difficultés ?
Kadi Doumbia : Nous travaillons à améliorer les conditions de vie des enfants les plus pauvres, en répondant à leurs besoins de base et à leur droit à l’éducation. Nous prenons en charge les enfants des quartiers défavorisés en leur assurant suivi sanitaire, scolaire et familial. Nous voulons contribuer au développement des communautés rurales les plus pauvres par des programmes de développement destinés aux enfants et aux femmes.
L’Enquêteur : Quelles sont les difficultés que rencontre votre association dans l’atteinte des objectifs escomptés ?
Kadi Doumbia : D’abord des difficultés financières. Tout se repose sur moi et ce n’est pas facile. Nous avons tous les problèmes du monde pour financer nos activités. Nous avons des difficultés à avoir des partenaires financiers. Nous avons un problème de renforcement de capacité dans le montage de projet et la recherche de financement. Aujourd’hui, nombreuses sont les femmes qui nous appellent de partout au Mali pour nous expliquer leur problème mais que malheureusement, nous n’arrivons pas à rejoindre faute de moyens.
L’Enquêteur : Votre mot de la fin ?
Kadi Doumbia : Je lance un vibrant appel aux personnes morales et physiques à soutenir l’association d’aide eux femmes et enfants démunis. Notre action est noble parce que permettant de rendre la dignité humaine parfois perdue.