Hier jeudi, les responsables de l’Union des Associations et Coordinations des Associations pour le Développement et la Défense des Droits des Démunis(UACDDDD) ont tenu une conférence de presse à son siège sis à Faladié IJA. Objectif : faire part de leur indignation par rapport à l’arrêt de la démolition des maisons de Souleymanebougou pour motif de pluviométrie alors que l’année dernière, à la même période, 309 logements étaient démolis à Kalabambougou. Les leaders de l’association dénoncent une justice à deux vitesses et promettent de nombreuses actions pour se faire entendre des autorités.
Pour dénoncer l’injustice dont sont victimes les citoyens tous les jours surtout sur le plan foncier, les leaders de l’UACDDD ont décidé de monter au créneau travers une conférence de presse.
D’entrée de jeu, le président Daouda Diarra s’est demandé si aujourd’hui au Mali, il n’y a pas une justice pour les pauvres et une justice pour les riches. Et de regretter le régime du parti unique sous le président Moussa Traoré. « A l’époque, Moussa Traoré avait écrit formellement aux maires pour leur demander de ne pas casser les maisons des pauvres citoyens », rappelle-t-il les yeux rouges de colère. Pour lui, le « tsunami » foncier que les Maliens connaissant aujourd’hui a commencé sous l’ère d’Alpha Oumar Konaré. Lequel, pour récompenser ceux qui ont financé sa campagne à savoir le clan CMDT avec à sa tête Soumaila Cissé va, en 4 ans, spolier plus de 1000 hectares de terrains appartenant à des pauvres citoyens sans aucun soutien. Pire, ajoute l’octogénaire, dans la zone aéroportuaire, plus de 8000 maisons ont été démolies et ceux qui ont été spoliés courent toujours derrière leur compensation financière.
« A l’époque, nous avons été soutenus par le chérif de Nioro, Weïssou Kounta , Dily Modibo, Isoumaila Dramé , Balla Kalé , Almamy Guidio », a-t-il laissé entendre. Selon lui, le même scenario de démolition a été reproduit à Bacodjicoroni Golf.
Selon lui, c’est le régime ADEMA qui est à l’origine de cette tragédie avec son lot d’agences immobilières.
A l’en croire, cela fait 20 ans qu’ils sont sans logements. Dans ses diatribes, même le président IBK n’est pas épargné car à l’époque des faits, il était à la primature. Sous ATT, dit-il, une commission ad hoc avait été mise en place sur la question et existe toujours.
Pour sa part, le vice-président de l’UACDDD Ba Konta dira que c’est avec la démolition des maisons de Souleymanebougou que les autorités sont sorties de leur silence. « En 2004, mon domicile a été détruit ainsi que 1800 autres logements et cela fait 11 ans que je réclame justice mais en vain »,déplore-t-il. A ses dires, les déguerpis de Kalabanbougou vivent toujours dans des tantes de fortune offertes par la Croix rouge malienne. « Ces injustices mettent en cause la devise du Mali qui est un Peuple –un But-une Foi », a-t-il laissé entendre.
C’est Taka Mementa, un autre responsable de l’UACDDD qui va enfoncer le clou en qualifiant l’ADEMA d’ « Alliance de Démolition et d’Expulsion des Maliens ». A l’en croire, avec l’Adema, la démocratie a fait place à la démolition.
« On a comme l’impression que l’époque du parti unique est meilleur que maintenant car en son temps, il n’y avait pas de démolition à grande échelle comme c’est le cas maintenant », a-t-il indiqué. La représentante des femmes de l’association est aussi montée au créneau pour mettre en garde le pouvoir contre un prédateur véreux qui veut casser le marché de Djicoroni.
« Si cela arrivait, les imams risquent de prier sur des cadavres, le marché est notre unique espoir car nos enfants sont en train de mourir au nord sans grande récompense » affirme-t-elle.
Un mémorandum dont nous avons réussi une copie a été remis à la presse et sera déposé auprès des plus hautes autorités du pays pour réclamer réparation.
A noter que le dimanche prochain, l’UACDDDD participera à un meeting organisé au Palais de la Culture par le leader du Mouvement APM « Appel du Mali » Me Mohamed Aly Bathily.
Badou S. Koba