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Pour agression physique et verbale sur un policier dans l’exercice de ses missions : Un automobiliste se disant proche du chérif de Nioro échappe de justesse à un lynchage
Publié le dimanche 9 aout 2015  |  Le Tjikan
Police
© Autre presse par DR
Police national




Pour agression physique et verbale sur un policier dans l’exercice de ses missions : Un automobiliste se disant proche du chérif de Nioro échappe de justesse à un lynchage.

Le mardi dernier, un jeune homme se disant proche du chérif de Nioro a échappé de justesse à un lynchage au rond-point de l’école française Liberté A, après avoir injurié et frappé un policier qui a contrôlé son véhicule immatriculé en Mauritanie et qui n’était pas en règle.

Etre une personnalité publique au Mali est parfois source de problèmes. N’importe qui peut se réclamer proche d’elle pour justifier son incivisme. C’est le cas d’un jeune homme à bord d‘une voiture portant une immatriculation mauritanienne et arrêté pour un contrôle de routine par des agents de police en poste au carrefour de l’école française « Liberté A ». Tout arriva, lorsque ces agents publics ont voulu conduire la voiture à la fourrière. Il avait été sifflé à la faveur d’un contrôle de routine. Selon les témoignages recueillis auprès de certains policiers de la Compagnie de la Circulation Routière (CCR), depuis un certains temps, ils ont reçu l’ordre de contrôler tous les véhicules « CH » ou portant des immatriculations étrangères. En l’absence de documents justificatifs, ils sont tenus de les conduire à la fourrière sans exception. C’est donc pour respecter ces consignes données par la hiérarchie que leurs compagnons ont arrêté cet automobiliste pour un contrôle de routine. Un automobiliste pas comme les autres car une fois arrêté par les policiers qui lui ont demandé de présenter les papiers du véhicule, l’intéressé qui ne disposait que de son permis de conduire s’est mis dans tous ses états. Ne disposant d’aucun document pour le véhicule, expliquent des témoins, le chef de poste ordonna à ses éléments d’emmener le véhicule en fourrière. Ce qu’il ne voulait pas entendre de ses oreilles. Dès lors, il s’est mis dans tous ses états en couvrant les policiers d’injures de père et de mère.

« Tout s’est passé devant moi et j’avoue que j’ai suivi toute la scène du début jusqu’à la fin. », a-t-on appris d’un témoin, qui a assisté à toute la scène. Selon lui, les policiers l’ont arrêté pour contrôler les papiers de son véhicule portant une immatriculation mauritanienne. Mais après s’être rendu compte qu’en dehors de son permis de conduire, il n’avait aucun document pour le véhicule qui n’était pas aussi en règle, les policiers ont décidé de l’emmener en fourrière. Ce qui provoqua sa colère avant qu’il ne se mette à insulter les policiers de père et de mère.

«Au début, nous pensions que c’est le policier qui n’avait pas raison vu tout ce qu’on reproche aux policiers maliens. Mais pour en avoir le cœur net et vu que la scène attirait les curieux, je me suis rendu sur place », explique un autre témoin qui poursuit que le policier ne faisait que son travail.

« Il insultait les policiers de père et de mère avant de les menacer comme quoi, il est un proche du chérif de Nioro et que ceux-ci ne pourront pas réussir à emmener son véhicule en fourrière » explique-t-il. Selon lui, ce qui l’a surtout étonné est l’attitude des policiers qui ont gardé leur calme malgré ses injures grossières et menaces à leur endroit.

L’intervention du ministre Sada Samaké

A en croire une source policière, pendant qu’il voulait emmener le véhicule en fourrière, un émissaire du ministre de la Sécurité de la Protection Civile général Sada Samaké s’est rendu sur les lieux et intima aux policiers de libérer le véhicule. Entre temps poursuit notre source, les chefs hiérarchiques des dits policiers appelaient aussi pour leur ordonner de libérer le véhicule. Ce que ceux-ci ont fait sans autre forme de transition.

Alors que l’envoyé du ministre Sada Samaké avait réussi à faire libérer le véhicule bien qu’il ne soit pas en règle, notre jeune homme très sûr de lui rebrousse chemin pour revenir s’en prendre de nouveau aux policiers qu’il s’est remis à injurier. Après, il s’en est pris au chef de poste qu’il a tenté d’étrangler jusqu’à ce que celui-ci perdre ses galons, poursuit notre source.

« C’est cette situation qui a suscité la colère de la foule qui est intervenue. Il a eu la chance sinon il allait être lynché », explique notre interlocuteur. Qui poursuit que c’est surtout lorsqu’il a laissé entendre qu’il est un proche du Chérif de Nioro et que les policiers ne pourront rien faire contre lui que la foule s’est mise en colère pour tenter de le lyncher. Heureusement dit-il il a réussi à s’extirper des mailles de la foule en se jetant dans son véhicule et en démarrant en trombe.

« Ce n’est pas parce qu’on est un proche du Cherif de Nioro qu’il faut circuler dans un véhicule qui n’est pas en règle et s’en prendre aux policiers qui ne font que leur travail », explique un témoin. Qui ajoute qu’en s’extirpant de la foule, il a écrasé la moto d’une jeune fille, mais s’en est sorti avec sa vitre arrière brisée par un projectile. Au même moment, explique notre interlocuteur, l’envoyé du ministre Sada Samaké est revenu sur les lieux visiblement informé de la tournure des évènements. Et pour tenter de réparer le dommage qu’il a causé à la fille, celui-ci lui donna à celle-ci la somme de 50.000 FCFA pour qu’elle aille réparer sa djakarta.

Aux derniers nouvelles, le policier qu’il a agressé a fait son rapport à la demande de ses supérieurs et craint que cette situation ne lui cause des problèmes. Aussi, selon nos sources, le ministre Sada Samaké lui-même aurait demandé à le rencontrer.

Affaire à suivre.

D.D
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