Au moins quatre personnes, dont deux militaires et un assaillant, ont été tuées hier dans l’attaque d’un hôtel de Sévaré, au centre du Mali, où séjournent des étrangers, selon l’AFP citant une source militaire malienne. Il s’agit d’un bilan provisoire et la même source faisait état d’une «prise d’otages» en début d’après-midi d’hier.
L’attaque, lancée dans la matinée par des hommes armés à Sévaré, ville stratégique à une douzaine de kilomètres de Mopti, «est une prise d’otages», a indiqué cette source militaire, alors que d’autres sources (militaires et de sécurité) ont évoqué auparavant une «tentative d’enlèvement» d’Occidentaux séjournant dans cet établissement. Les forces maliennes ont bouclé la zone de l’hôtel, Le Byblos, et tentent de déloger les assaillants, non immédiatement identifiés, a expliqué une source militaire basée dans le Nord.
Les forces maliennes ont en outre enregistré «deux morts et trois blessés dans leurs rangs». Un homme avec une ceinture explosive «a été abattu». Et d’ajouter : «Il n’y a pas de dénouement pour l’heure. Les opérations sont très délicates à mener, surtout avec des otages». Selon une des sources militaires maliennes, au moins cinq étrangers, soit trois Sud-Africains, un Français et un Ukrainien étaient enregistrés dans cet hôtel, Le Byblos, avant l’attaque.
La source de sécurité, quant à elle, fait état de la présence dans l’hôtel, avant l’attaque, de «pilotes russes de la Minusma», la Mission intégrée des Nations unies pour la stabilité au Mali. Selon cette source, «il s’agit d’une tentative d’enlèvement de pilotes russes de la Minusma qui a échoué». Selon la même voix, «les pilotes ont été évacués vers une base militaire malienne de Sévaré, et les djihadistes sont retranchés au sein de l’hôtel Le Byblos. Maintenant, il faut les en déloger».
Par ailleurs, la région de Mopti qui est à la lisière du vaste nord malien est une région où ont été enlevés de nombreux Occidentaux et qui était tombée en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes islamistes extrémistes liés à Al Qaîda, dont Al Qaîda au Maghreb islamique (Aqmi), ayant profité d’une offensive rebelle touareg contre l’armée. Onze soldats maliens ont été tués lundi dans une attaque contre leur camp dans la région de Tombouctou, dans le nord du Mali, une opération revendiquée par Al Qaîda au Maghreb islamique (Aqmi).
Situation qui a contraint le président malien Ibrahim Boubacar Keïta à annuler sa visite en Egypte prévue mardi pour assister à l’inauguration, jeudi, de la nouvelle voie du canal de Suez. Le 1er août, deux de ses hommes ont péri et quatre autres ont été blessés dans une embuscade vers Nampala, ville de la région de Ségou (centre), proche de la frontière mauritanienne, qui avait déjà été visée par une attaque djihadiste meurtrière en janvier.
Le 17 janvier 2012, la rébellion touareg du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) et d’autres rebelles ont lancé une vaste offensive dans le Nord. Du 30 mars au 1er avril, la rébellion touareg et les groupes islamistes armés alliés à Al Qaîda au Maghreb islamique (Aqmi) prennent le contrôle des capitales des trois régions du Nord : Kidal, Gao, puis Tombouctou. Mais le MNLA va être évincé par Aqmi et ses alliés du Mouvement pour l’unicité et le djihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) et d’Ansar Dine, qui vont commettre de nombreuses exactions au nom de la charia.
Ils ont été en grande partie chassés par l’opération militaire «Serval», lancée par la France en janvier 2013, à laquelle a succédé en août 2014 l’opération «Barkhane», dont le rayon d’action s’étend à l’ensemble de la zone sahélo-saharienne. Mais ces groupes sont loin d’être neutralisés. Ainsi, le 3 octobre de la même année, neuf soldats nigériens de la Mission intégrée de la Minusma ont été tués dans une attaque dans la région de Gao, revendiquée par un groupe djihadiste proche du Mujao.
Amnay idir
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